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48 Gagnan None Si l'heure de Sexte revêt un caractère plutôt réflexif, suggérant par quelques allusions psalmiques les données théologiques tradition– nelles du mystère de la rédemption, celle de None s'avère par contre beaucoup plus descriptive. En atteignant le noiyau du mystère ré– dempteur, la méditation de François se dissout en pure contempla– tion. Dès lors, son Christ n'explique plus; il ne suggère même plus: il décrit. En une succession de versets minutieusement choisis, Jé– sus raconte le cœur de sa geste tel quel François l'a perçu en sa contemplation, par grâce et par intelligence, dans l'expérience de sa foi. En écho au texte de Jean: « Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé» ( 88 ), c'est par l'appel prophétique de la lamentation de Jérémie que François introduit son heure: 1 - 0 vous tous qui passez par le chemin, arrêtez-vous et voyez s'il est une douleur pareille à ma douleur ( 89 ). Puis, rassemblant les passages les plus expressifs du psaume 21, en leur adjoignant deux versets du psaume 68, le Poverello, en un premier temps de sa prière, contemple l'immolation. L'exactitude avec laquelle ces versets s'insèrent dans la bouche du Christ mourant soulignent leur puissance prophétique que Jésus lui-même tint à ratifier en entonnant ce psaume au moment de sa mort. Le décou– page et le réagencement du texte biblique qu'opère ici François nous permet de distinguer trois parties en ce premier temps. Tout d'abord, dans les mots des versets 17 à 19, le Christ rappelle quelques faits historiques qui ont précédé sa mort: 2 - Des chiens nombreux m'ont .entouré; l'assemblée des haineux m'a assiégé. (88) Jn 19, 37. (89) 1 - « O vos omnes, qui transitis per viam, attendite et videte, si est dolor sicut dolor meus [Lam 1, 12a-b] ».

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