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42 Gagnan mensonger. Dans ces cris de la foule, tous les péchés du monde cru– cifient le Fils. Aussi est-ce par le refrain du cri d'appel au Père que le Pove– rello termine cette heure pour souligner la constance du recours filial de Jésus à son Père: 9 - Père saint, n'éloigne pas de moi ton aide, vois à ma défense. 10 - Viens à mon aide, Seigneur, Dieu de mon salut (''). Notons, en passant, que l'heure de Prime a omis ce refrain, et que, de même, les heures de None et de Vêpres l'omettront. Fidèle à la logique de son symbolisme, François élimine des heures qu'il tient à terminer par l'évocation de la gloire, cette complainte au caractère essentiellement douloureux. Sexte Celano rapporte à propos de sainte Claire que « chaque jour en– tre Sexte et None, son âme était saisie d'une plus vive compassion et voulait unir son immolation à celle du Seigneur» ( 74 ). De fait, même si l'on attribue assez souvent le repas du jour de !'Ascension à l'heure de Sexte, l'ensemble des témoignages concernant la symbo– lique des heures montre bien que le symbolisme se resserre ici autour des derniers moments de la vie du Christ. Ces deux heures, les plus développées de l'office (16 versets chacune alors que les autres n'en ont que de 10 à 12), témoignent d'un accroissement de l'intensité dramatique du discours. L'angoisse, la solitude, la proximité de la mort, la perversité de l'ennemi, déjà évoquées, sont reprises avec plus de violence expressive et servent de teneur fondamentale au récit, teneur sur laquelle s'harmonisent certaines évocations plus précises des grands moments de la Passion. Débordant la stricte référence au seul moment de la mise en croix telle qu'habituellement rapportée à l'heure de Sexte par les auteurs de la tradition, François rassemble en cette heure les don- ( 73 ) 9 . « Pater sancte [ln 17, 11] ne elongaveris auxilium tuum a me, ad defensionem meam conspice [Ps 21, 20]. 10 . Intende in adiutorium meum, Domine Deus salutis meae. [Ps 37, 23] ». ( 74 ) THOMAS DE CELANO, Leg. s. Clarae, 30: éd. F. Pennacchi, 43; trad. D. Vorreux 46.
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