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Office de la Passion 35 dent, comme en écho, la sentence de mort que prononcent contre lui les grands-prêtres de la synagogue: 10 - Je suis estimé comme descendant parmi les morts, on fait de moi un homme sans secours, déjà parmi les morts ( 57 ). Et c'est alors, à nouveau le cri d'appel au Père, refrain de l'office: 11 - Tu es mon Père très saint, mon Roi et mon Dieu. 12 -Viens à mon aide, Seigneur, Dieu de mon salut ("). Prime Bien que confiant envers Celui-là qu'il sait être son Père, autant depuis sa naissance que de toute éternité, le Jésus que François met en scène en ces deux premières heures est surtout marqué par l'an– goisse face à cette tribulation qui l'attend et dont l'arrestation à Gethsémanie et le jugement devant le Sanhédrin sont déjà le début. Avec l'heure de Prime, l'office prend un tout autre ton: il ne s'agit plus ici du début de la tribulation, mais du début de la gloire. La symbolique des heures offrait à François deux références classiques: le jugement devant Pilate et la résurrection des morts avec la pre– mière manifestation de cette résurrection à Marie-Madeleine. Comme l'avait fait Hugues de Sàint-Victor, le Poverello choisit délibérément de concentrer sa méditation sur le fait de la résurrection: à la manière d'Hildebert de Lavardin et conformément à cette heure de Prime, il évoque cette résurrection en associant Jésus au soleil levant. Le symbolisme prophétique du psaume 56 épousait particuliè– rement cette intention du saint, au point où celui-ci le reprend presque en totalité, se contentant d'en supprimer un verset et demi jugé inapte à cette évocation, et de le remplacer par un verset du psaume 17. L'ouverture de cette prière par l'appel du psalmiste à la miséricorde divine permet à François de ne pas changer trop violemment le dis- ( 57 ) 10 - « Aestimatus sum cum descendentibus in lacum, factus sum sicut homo sine adiutorio inter mortuos liber [Ps 87, 5-6a] ». ( 58 ) 11 - « Tu es sanctissimus pater meus, Rex meus et Deus meus [Ps 43, Sa]. 12 - Intende in adiutorium meum, Domine Deus salutis meae [Ps 37, 23] ». Ce refrain sera repris exactement sous cette même forme à la fin de l'heure de Sexte, alors qu'il varie quelque peu à la fin des heures de Complies et de Tierce. Concernant une tentative d'explication de ces cariantes, cf. L. GALLANT, Dominus regnavit, 322-327.
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