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32 Gagnan Autrement dit, c'est bien dès Noël qu'il c0nvient de faire com– mencer la Passion du Christ. Ce corps d'enfant n'est pas un corps glorieux; il est corps d'homme, en tout point semblable à celui des autres hommes, soumis aux effets du péché originel, donc destiné à connaître la tribulation, jusqu'à la mort, comme tout corps d'hom– me. Mais, parce que la personne de Jésus à qui appartient ce corps est Fils de Dieu de toute éternité, et, consacré Dieu en Dieu dès sa naissance, cette tribulation va revêtir un caractère de primordialité qui va changer radicalement le sens de toute tribulation humaine: depuis Noël, l'espoir de la victoire sur les forces du mal, responsa– bles du péché et des tribulations qui en sont les effets, est garanti. Selon les mots de François: « Dans les autres fêtes aussi s'opère notre salut, mais, disait-il, du jour où le Sauveur naissait, il devenait certain que nous serions sauvés! » ("). Aussi est-ce à cette espérance initiale que recourt Jésus lorsque approche l'heure de la tribulation. La joie de Noë"! n'a de sens que parce que prophétique de la joie pascale. La célèbre liturgie de Greccio, où François, lors de la messe de la nuit de Noël, mit en scène la naissance du Christ et où « la nuit se fit aussi lumineuse que le jour » ( 52 ) témoigne, par toute la teneur pascale de ses accents, de la manière dont le saint comprenait ainsi la naissance de Celui qui, dès le ventre maternel, était voué à af- in veram filiationem suscepisti, non adoptione, sed sanctificatione [...]. Ergo ego licet verus homo, tamen in Deum, Dei Filium sanctificatus merito spem habeo in te Patre meo et Deo meo, qui me ante saecula genuisti, et nunc, ubi venit plenitudo temporis, in virgineo matris utero santificasti, matremque ipsam conservasti, ut me lactaret uberibus de coelo plenis, uberibus virgineis. Ideo dico tibi, Pater: Spes mea ab uberibus matris meae, quia multum boni licet sperare mihi homini filio talis matris ac talis· Patris. In te pactatus sum ex utero, vel ex utero matris virginis tanmquam homo infirmus, tanquam infantulus tenerri– mus, et pupillus in hoc mondo natus absque Patre homine, in te Patrem ac tutorem sum projectus per fidem piae matris meae, tibi me attentius commendantis [...]; in me es Pater meus aeternus habens me Filium tibi coaeternum. De ventre vero matris meae Deus meus es tu, et ego sum creatura tua, quod de ventre matris meae carnem suscipiendo factus sum homo, cui possit accidere tribulatio. Et ideo peto: Ne discesseris a me, quoniam tribulatio proxima est, et non est qui adjuvet »: GERHOH DE REICHERSPERG, Commentarium in psalmos, p. 2, Ps 21; PL 193, 1008-1009. (SI) LA 110 (Br 282, DV 984). ('') I C 84-87 (AF 63-65, DV 289-292). La phrase citée, rapportée du chap. 85, vient directe– ment de la liturgie pascale « emprunté(e) textuellement au Cantique du Cierge Pascal, J'Exsultet, dont l'inspiration a déjà déteint sur les phrases qui précèdent»: DV 290, note 5.
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