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Office de la Passion 31 Ce rappel de Noël au creux de l'angoisse de Jésus montre bien l'influence de la symbolique des heures sur la prière de François. On a vu, en effet, que la naissance du Christ au milieu de la nuit faisait partie des thèmes classiquement rappelés à l'heure de Mati– nes. Une référence au commentaire de Gerhoh de Reichersperg, cha– noine régulier de Saint-Augustin, mort en 1169, permet de mieux 'comprendre comment les contemporains de François interprétaient cette évocation de la naissance de Jésus. Selon une mise en scène toute semblable à celle du Poverello, l'auteur met son commentaire dans la bouche de Jésus qui s'adresse ainsi au Père: « Avant que je n'aie une mère, tu étais mon Père; mais lorsque j'eus une mère dont je suçais le sein, non seulement tu restas mon Père selon cette génération en laquelle tu m'as engendré aujourd'hui [cf. Ps 2, 7], c'est-à-dire éternellement, mais aussi tu commenças à être mon espoir en m'assumant, moi, homme, selon une véritable filiation; non point par adoption, mais par consécration [...]. Donc, moi, bien que vrai homme, consacré Fils de Dieu en Dieu, c'est avec raison que j'espère en toi, mon Père et mon Dieu; Toi qui m'engendras avant les siècles; toi qui, maintenant, alors qu'est venue la plénitude des temps, m'as consacré dans le sein virginal de ma mère; Toi qui as conservé sainte ma mère elle-même pour qu'elle m'allaite avec des seins virginaux, remplis par le ciel. Ainsi te dis-je; Père: tu es mon espoir dès le sein de ma mère, parce que à titre d'homme, fils d'une telle mère et d'un tel Père, il m'est permis d'espérer beaucoup de bien. En toi je fus projeté lors même de ma naissance du ventre maternel virginal, tel un homme faible, petit enfant tout fragile, tout petit en ce monde, né sans père humain. En toi, Père et Tuteur, je fus projeté par la foi de ma pieuse mère qui très expressément me confia à To!i [...]. En moi tu es mon Père éternel m'ayant pour Fils coéternel. Dès le sein de ma mère tu es mon Dieu et je suis donc ta créature, en ce que, prenant chair du ventre de ma mère, je suis devenu un homme à qui la tribulation peut arriver. Et c'est pourquoi je te demande: ne t'éloigne pas de moi car la tribulation est proche et personne pour me secourir » C"J. ( 50 ) « Antequam haberem matrem, tu mihi eras Pater; sed postquam habui matrem, cujus ubera suxi, tu mihi non solum Pater exstitisti secum dum genituram, qua me hodie, id est aeternaliter genuisti, sed etiam spes mea esse coepisti, secundum quod me hominem

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