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Office de la Passion 25 en fruit de la science du mal» ("). Autrement dit, en s'appropriant le droit divin au Bien: « Vous serez comme des dieux» ( 36 ), celui-là qui mange de ce fruit se met en demeure de devenir un pêcheur contre !'Esprit puisque affirmer Bien ce qui est mal constitue lé propre de ce péché. Au point extrême, lorsque le pécheur s'est radi– calement approprié le Bien, il ne peut plus être pardonné car il en est arrivé à ne plus reconnaître à Dieu les droits de Dieu, y compris ceux du pardon (' 7 ). Aussi n'est-ce pas par hasard que François intervertit ici les versets 4 et 5 du psaume 108. Il est un ordre de priorité dans la lo– gique qui associe le refus de la reconnaissance, et donc aussi de l'amour, de Jésus, à ce péché de l'Esprit. Jésus ne peut être reçu, accepté et aimé que par ceux qui reconnaissent l'ordre du bien et du mal; l'acceptation du droit de Dieu sur cet ordre est premier par rapport à la véritable compréhension du Christ. On ne peut s'em– pêcher de penser au texte de Jean qui, peut-être le plus spécifique– ment dans toute !'Ecriture, définit les «ennemis»: Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez (dit Jésus), car c'est de Dieu que je suis issu et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, c'est lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage? C'est que vous ne pouvez pas écouter ma parole. Vous avez pour père le diable et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Dès l'origine ce fut un homicide [...] menteur et père du mensonge » (3'). En un passage de sa Lettre à Tous les fidèles, François, s'inspi– rant du texte de Jean que nous venons de rapporter, décrit ainsi la psychologie des ennemis qu'affronte Jésus en ce début de sa Passion: « Or tous ceux qui ne vivent pas dans la pénitence et ne reçoivent pas le corps et le sang de notre Seigneur Jésus-Christ, mais qui ( 35 ) « Ille enim comedit de ligno scientiae boni, qui sibi voluntatem appropriat et se . exaltat de bonis, quae Dominus dicit et operatur in ipso; et sic per suggestionem diaboli et transgressionem mandati factum est pomum scientiae mali»: Adm. 2 (ES 63-63, DV 39). (") Gen 3, 5. (37) Mt 12, 31-32. (") Jn 8, 41-44.