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22 Gagnan en relief le noyau de leur intention prophétique. Sous forme d'allu– sions aux grands moments de l'histoire du Salut tels que rapportés dans l'Ecriture, récapitulés dans le fait du Christ, et, peut-être encore plus, intégrés en cette expression franciscaine de la croix, allusions rendues évidentes par le jeu herméneutique de la symbolique des heures, François pénètre au cœur du langage psalmique et par là-mê– me livre à son lecteur une clef maîtresse de la lecture des psaumes. De fait, nous verrons qu'on ne saurait trouver une meilleure intro– duction à la compréhension chrétienne des psaumes, et donc aussi à la compréhension du rôle majeur que l'Eglise leur accorde en sa liturgie, que cet Office du J?overello. En reprenant successivement chacune des heures qui composent l'Office, nous tenterons de mettre en lumière cette exégèse à la fois profondément théologique et pleine de pédagogie. Complies Ayant choisi la tradition dont Rupert de Deutz s'était fait témoin, c'est par l'heure de Complies que François ouvre son office puisque cette heure « nous rappelle ce moment de la Passion du Seigneur où, après le départ de Judas, il [Jésus] se mit à craindre et à trembler» ("). Trois parties majeures composent ce premier psaume. La première, des versets 1 à 6, constitue, en fait, l'introduction de tout l'office: la raison majeure du drame qui va nous être raconté est annoncée, les personnages sont présentés et déjà la logique du dénouement est esquissée. Bref, en bon metteur en scène, François situe clairement et d'entrée de jeu les principales données nécessaires à la compréhen– sion du drame. Les versets 7 et 8 qui forment la seconde partie con– cernent la symbolique propre à cette heure de Complies; et un refrain que l'on retrouvera avec de légères variantes à la fin des heures de Matines, de Tierce et de Sexte, termine le psaume. 1 - Dieu, je t'ai dit ma vie, tu as posé mes larmes sous ton regard. 2 - Tous mes ennemis contre moi pensaient à mal, ils ont comploté contre moi. 3 - Contre moi ils ont changé le bien en mal, et mon amour en haine. (29) RUPERT DE DEUTZ, De divinis officiis, 1. 1, C. 7; PL 170, 15.

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