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16 Gagnan puis, en vertu d'une similitude qui relie entre elles les trois heures qui occupent le milieu de la journée (Tierce, Sexte et None) il reconnaît en celles-ci un symbole de la Trinité ( 24 ). Comme le fera François, Rupert de Deutz, lui, situe l'arrestatton de Jésus non plus à matines mais à l'heure de Complies (2 5 ). Si ce symbolisme peut surprender l'homme moderne par l'appa– rente pluriformité de son jeu, reste qu'il ne surgit pas dans la spiri– tualité du XII• siècle comme une nouveauté, loin de là! En effet, de– puis quelque dix siècles, toutes ces attributions du symbolisme des heures étaient déjà soulignées. Reprises et développées par toute la tradition patristique, elles apparaissent sous la plume de nos auteurs avec toute la garantie que leur confère l'autorité d'un héritage aussi fondamental que continu: « Tertullien est le premier témoin d'une réflexion qui cherche à détailler les divers actes de la Rédemption et à y rattacher les heures de la prière. D'après lui, chacune d'elles rappelle un événement de la vie du Christ ou de l'histoire du salut. C'est à la troisième heure que le Saint Esprit est descendu sur les disciples, à la sixième que Pierre monta sur la terrasse de Jappé pour prier et qu'il y eut sa vision, à la neuvième qu'il allait au Temple avec Jean et qu'il guérit un paralytique. Saint Cyprien voit dans ces trois heures une évocation du mystère de la Trinité et, tout en reprenant l'interprétation de Tertullien, il ajoute que la sixième heure rappelle la crucifixion et la neuvième la mort du Christ. On retrouve des idées analogues dans les Constitutions Apostoliques. Dans un traité sur la virginité qui est attribué à saint Athanase, la prière du matin rappelle que c'est à ce moment que le Christ est ressuscité; l'auteur ajoute: "Tu dois prier à la troisième heure, parce qu'à cette heure l'arbre de la croix a été préparé; à la sixième, parce que le Fils de Dieu a été élevé sur la croix: à la neuvième, tu dois de nouveau prier parce qu'à cette heure le Seigneur a rendu l'âme sur la croix. Lorsque la douzième heure est arrivée, heure où le Seigneur descendit aux enfers, il faut faire des prières plus longues et plus ferventes". Pour (24) Cf. PIERRE DAMIEN, De horis canonicis, C. 3; PL 145, 225. (25) Cf. RUPERT DE DEUTZ, De divinis officiis, 1. 1, C. 7; PL 170, 15. Le p. SCHMUCKI a sou– ligné le fait de cette tradition commune à Rupert et François (Das Leiden Christi, 134).

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