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tE P. CHÊRUBIN bE MAURIENNE 81 toujours été intimes, confiantes, toutes de dévouement et de vénération. Pour le Prévôt, son collaborateur est vraiment notre Père en Jésus-Christ... Il mérite le respect de tous ; la pieuse image qu'il en reçoit est le cher et précieux présent d'un très tendre ami; grande est sa confiance en lui : il est très diligent et adroit; son estime profonde, car il est très docte, très saint, très humble ; aussi il le veut à ses côtés : c'est un missionnaire qui vaudra tous les autres ; il a une science et une dextérité très grandes, le subtil (théologien calviniste) s'est trouvé très embarrassé avec lui. A son tour, le P. Chérubin s'efforce de correspondre au préve– nances du saint Prévôt ; il a un ardent désir de donner à l'œuvre qu'il a commencée une plus grande impulsion ; il lui soumet tous ses projets, lui communique tout ce qui se fait et l'approuve ; il est son hôte du château de Sales; quand le Prévôt est attaqué d'une fièvre continue, c'est son ami qui est prié de vou,loir tenir sa place en chaire, pendant l'Advent et le Caresme... ce qu'il fit avec beaucoup de fruits. Sans doute, les contempteurs du catholicisme ne jugent point ainsi : ils abhorrent le P. Chérubin, le calomnient, lui dressent des embûches; ils trouvent en lui un rude adversaire, un impla– cable vengeur de l'Eglise, un lutteur intrépide, qui n'hésite devant aucune difficulté et heurte de front tous les obstacles, quoi qu'il puisse advenir. Dans ses discours il convainc d'erreur et de couar– dise les ennemis de notre foi. (( La mémoire de ce religieux a été attaquée, dit M. Fleury. On en a fait un brouillon, dont le zèle intempestif avait été plus nui– sible qu'avantageux à la religion. Nous ne partageons point cet avis. Il a été détesté par Théodore de Bèze et les ministres de Genève, comme un combattant, mais loué par saint François de Sales et Claude de Granier, les témoins de ses luttes. Ce double témoignage nous suffit>>. (r) Rien n'est plus vrai. << L'insulte, selon de Maistre, est le grand signe de l'erreur>>. * * * On a dit: << Voulez-vous juger un homme, observez ses amis)). Les amis du P. Chérubin, nous les connaissons: ce sont François de Sales, le président Antoine Favre, le duc de Savoie. Souvent, dans les lettres-patentes accordant des faveurs à la Mission du Chablais, le prince recommande instamment à (r) FLEURY, Histoire de l'i1glise de Genève, vol. 2, p. 152.
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