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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE moyen de renouveler les prodiges de grâces opérés pendant le jubilé de I602. Aussitôt le P. Chérubin en informa le duc, qui « octroyoit un ample, libre et asseuré passeport et sauf-conduit à tous les étrangers qui voudraient venir à Thonon pour gagner le jubilé, promettant ayde et faveur aux hérétiques qui voudraient abjurer l'hérésie ... il ordonna à ses officiers du Chablais d'exécuter tout ce qui leur serait indiqué par le P. Chérubin, de faire toutes les dépenses nécessaires, et enfin, de n'oublier rien de ce qui pourrait ayder à la solennité de ce jubilé >>. « S. François de Sales, qui avait succédé en la chaire épiscopale de Genève, à Messire Claude de Granier et qui était à Paris durant la célébrité du premier jubilé, fit l'ouverture de celui-cy par une procession générale à laquelle il porta le Très Saint-Sacrement, comme avait fait son prédécesseur au premier jubilé, l'an I602; il fit aussi la première prédication en habits pontificaux et la mitre en tête; le P. Chérubin fit la seconde avec le succès accou– tumé ». (I) « Grâce au zèle du vaillant P. Chérubin et de ses au– xiliaires, écrit le P. D. Mackey O. S. B., la ville de Thonon put revivre quelques uns des heureux jours du fameux Jubilé de I6oz » (z). Les solennités jubilaires venaient de s'achever, quand par– vinrent au P. Chérubin les lettres des seigneurs de Fribourg invitant les Capucins << à venir sur les terres de leur canton pour tâcher de ramener à la foy et à l'obéissance de l'Eglise catholique, les hérétiques de Berne et de Lausanne ». A ces lettres s'ajoutèrent celles du nonce apostolique de Lu– cerne accordant à nos missionnaires « de pouvoir faire les exer– cices de leur Mission par toute l'étendue de sa nonciature, qui comprend les diocèses de Lausanne, de Sion, de Bâle, de Constance et de Fribourg >>. (3) Sans hésiter, le P. Chérubin « jetta delà le lac quelques petites Missions sur les terres du canton de Fribourg, une à Gruyère, l'autre à Astavay (Estavayer) et la troisième à Romont, pour prémunir ces peuples contre la doctrine des hérétiques bernois». Cependant, encore que modestes, « ces petites missions atti– sèrent le feu de la colère des huguenots. On disait même que pour se venger ils envahiraient de nouveau les terres de Savoie. (r) Hist. abr., pp. 169, 170, passim. (2) Œuv., t. XIII, p. not. 272. (3) Hist. Abr., p. 172, 173.