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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE 77 les magistrats qui l'avaient vu à l'œuvre, n'auraient pas sollicité son retour!. .. «Nous avons donc une fois de plus, lieu de croire que le P. Chérubin est une des nombreuses victimes de l'injustice ou de la négligence des historiens, qui ont accepté de confiance des réputations toutes faites, sans contrôler les appréciations des auteurs intéressés avec les données seules exactes des docu– ments officiels» (r). * * * L'ardent apôtre ne se contentait pas de l'importante Mission dans la capitale du Chablais ; il voulait multiplier le plus possible «les petites missions>> (hospices) autour de Genève afin de la tenir« comme bloquée>>. De là, selon les besoins respectifs, partaient des missionnaires pour prêcher, catéchiser, exercer le saint ministère des âmes« dans le Valey, delà du lac et terres de Fribourg, hors de l'Estat de Savoye>>. Toutes ces missions rele– vaient de son autorité, en tant que Commissaire apostolique de la Sainte-Maison. En 1606, notre Commissaire se rendit à Rome une seconde fois pour rendre compte de son mandat apostolique. Déjà l'y avait précédé un noble et brave catholique du Valais, le capitaine An– toine de Quartéry, qui exposa au Pape les grandes choses accom– plies dans sa patrie par le P. Chérubin et ses compagnons. Il insista sur ce fait que le jubilé donné à Thonon, en 1602, exerça une si salutaire influence sur ses compatriotes, qu'elle le·s déter– mina à reprendre leurs anciennes pratiques religieuses. Le Pape écoutait avec d'autant plus de satisfaction qu'en ce moment même on célébrait à Rome le jubilé que venait d'accorder (juin 1605) Paul V à l'occasion de son élévation au souverain pontificat. Ce fut en cette favorable circonstance qu'arriva auprès du Saint-Père, le Missionnaire du Chablais: l'accueil le plus aimable l'y attendait. Le Vicaire de Jésus-Christ n'ignorait rien de ses travaux, de ses initiatives, de ses succès, ni même de ses épreuves et de ses tracas. Aussi, lui montra-t-il une particulière bienveil– lance. Enhardi, le P. Chérubin sollicita de Sa Sainteté de daigner accorder - comme l'avait fait Clément VIII - à la ville de Tho– non, qui lui était chère, l'insigne faveur d'un jubilé. Le Pape y consentit d'autant plus volontiers qu'il voyait là un puissant (r) Ibid., p. 277.

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