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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE 75 CHAPITRE XII DERNIERS TRAVAUX DU P. CHÉRUBIN Aussitôt après la clôture du merveilleux jubilé de Thonon, le P. Chérubin entreprit la réévangélisation du Valais. Il en était temps. Les divines doctrines de l'Église y étaient étouffées par les erreurs semées par les protestants. Les principaux centres de la Suisse romande: SL!\faurice, Sion, Martigny, etc., n'étaient plus catholiques que de nom. Des préjugés stupides, contre le Pape et le catholicisme, emplissaient les têtes. Les malades dé– daignaient de recevoir les derniers sacrements; la pratique de la confession tombait dans le mépris ; les mariages se réduisaient à une vulgaire formalité par-devant notaire ; et la moralité publique allait à l'avenant. En vérité, la foi courait un danger imminent. Comment y remédier? Le P. Chérubin détacha de la Mission de Thonon, deux de ses collaborateurs, les PP. Augustin d'Asti et Sébastien de Maurienne, qu'il envoya prêcher discrè– tement dans les localités valaisanes les plus proches de la Savoie. Au prix d'un labeur opiniâtre et de sacrifices héroïques, ils parvinrent à ramener à l'Eglise catholique nombre de ses fils égarés. Mais, bien que très importante, ce n'était encore qu'une part seulement de la tâche à remplir : restait la capitale, Sion, ville épiscopale. Là, préventions, doctrines et mœurs des protestants avaient pénétré dans toutes les classes de la société. « De la plante des pieds au sommet de la tête, il n'y avait plus rien de sain)). Pour comble de maux, le chef du diocèse était Mgr Hildebrand Riedmatten, évêque, octogénaire, infirme et pusillanime ; inti- . midé par les menaces des huguenots, il eut la faiblesse de sacrifier à leur haine, les missionnaires envoyés par le Pape (1). Cependant, à force de patience et de zèle, ils conquirent la faveur du prélat et parvinrent à prêcher librement. Ce fut alors que, pressé par ses confrères, le P. Chérubin leur apporta son précieux concours (1603). Tout en lui favorisait son apostolat : sa renommée, sa distinction, la délicatesse de ses procédés, son parler plein de charme, son extrême courtoisie. Sa première prédication à l'église Saint-Théodule eut un heureux succès. Prêtres et laïcs disaient : « Vraiment, aujourd'hui, nous avons vu et entendu des mer– veilles ». Aux jours suivants, il parlait à la cathédrale. La foule, (r) Hist. abr., p. 146.

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