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74 LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE non; que le Mémoire de l'évêque de Genève ne peut être que sincère et fidèle, attendu qur le P. Chérubin y a coopéré. De toutes ces données, il conste que l'histoire vraie, loin de diminuer le P. Chérubin ne cesse, au contraire, de le grandir. * * * En 1600, Rome célébrait l'année sainte du jubilé séculaire. Le P. Chérubin en profita pour supplier le Pape d'étendre l'in– signe faveur, pendant deux mois, à la ville de Thonon. La de– mande parut si insolite et exorbitante que le Souverain Pontife hésita quelques instants; puis, se ravisant, il voulut bien, par con– descendance., l'accorder. Toutefois de graves motifs en retardèrent l'ouverture jus– qu'en 1602. On ne saurait dire avec quel empressement les popu– lations profitèrent du gracieux privilège : leur nombre s'élevait à près de trois cent mille ; ses fruits tenaient du miracle. Une grande foule d'hérétiques étrangers abjurèrent, entre autres, six ministres. A la disposition des innombrables pèlerins, qui se succédaient jour et nuit, étaient cent confesseurs, dont vingt Capucins, comme Pénitenciers apostoliques, avec, à leur tête, le P. Chérubin, « commis sur ce fait à Rome et à Turin ». Dans la seule église de Notre-Dame de Compassion cent-soixante deux mille communions furent distribuées. En somme, les résultats du jubilé avaient été si consolants que l'évêque de Genève écrivant à Clément VIII, disait que « le commencement, le milieu et la fin furent un miracle continuel ». (Hi'.st. abr. 105). Revenons à Rome. Le séjour du Missionnaire dans la Ville éternelle arrivait à son terme ; il importait de prendre congé du Souverain Pontife. A l'audience qui lui fut accordée, le Pape l'accueillit très paternellement, le bénit, le pressa sur sa poitrine, et, lui mettant les mains sur les épaules, il lui dit : (< Mon fils, aussitôt qu'avec l'aide de Dieu, vous aurez fondé la Sainte– Maison de Thonon, employez tous vos soins, tous vos efforts à secourir, autant que vous le pourrez, les habitants du Valais, dont la foi court un danger imminent. Vous ferez une œuvre tout à fait utile au Saint-Siège, et que nous désirons ardem– ment». (1) (1) Hist. abr., p. 85 ; GRENAT 1 Hist, moderne du Valais, p. 134; TRUCHET, op. cit., 177-

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