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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE 73 le Mémoire qui fut présenté au Souverain Pontife de la part de révêque de Genève, et à la place de l'information que je devrais lui fournir à cet égard, je lui adresse un écrit du P. Chérubin, Capucin, qui a été principal ouvrier de la conversion de Tho– non)) (1), De Rome, le 1er mai 1599, le cardinal Aldobrandini mande au nonce de Savoie: << J'attends de recevoir, avec vos premières lettres, l'information qu'on désire sur le Mémoire, que je vous ai adressé de l'évêque de Genève... Et puisque V. S. a résolu de se servir en cette circonstance particulière du concours et de la diligence du P. Chérubin, la relation ne pourra être que sincère et fidèle JJ (2). Le cardinal accuse réception au nonce : « Avec le Mémoire que V. S. m'a renvoyé... au sujet de la maison à fonder pour les héré– tiques convertis, j'ai encore reçu l'information du P. Chérubin et entendu l'opinion de V. S. J'ai informé le Saint-Père de toutes ces choses et il les approuve entièrement >> (3). A ce moment-là, en Savoie, « certaines personnes ecclésiastiques de valeur)>, se plaignaient des lenteurs de Rome à répondre à leurs requêtes. François de Sales en fait part au nonce. Celui-ci de répliquer : « ... Je ne manquerai pas de profiter d'une occasion pour solliciter et importuner; mais finalement les lettres n'o– pèrent pas comme les conversations... Le P. Chérubin qui était un bon instrument pour chauffer et solliciter l'affaire, est absent de Rome... Le moindre mal serait, en son absence, d'en charger le Seigneur Président Favre)> (4), qui se trouvait alors à Rome. Un tel choix ne pouvait être que flatteur pour le P. Chérubin. Pour quinconque lit sans préjugé, il est notoire que le nonce de Savoie prodiguait plus que << d'admirables paroles et foison de félicitations>) au P. Chérubin. Il appréciait non seulement son éloquence, mais encore ses lumières, son expérience et son en– tente des affaires. Aussi, sa confiance en lui allait .de pair avec celle qu'il témoignait à l'apôtre du Chablais. Effectivement, le nonce s'en remet à la prudence du prévôt et du P. Chérubin; il se plaît à dire que les informations données par le P. Chérubin sont exemptes de passion et d'intérêt; que ses renseignements sont sûrs, ayant été le principal ouvrier des conversions de Tho- (1) Ibid., p. 70. (2) Ibid., p. 73. (3) Ibid., p. 80. (4) Œuv., t, XII, p. 470.

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