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LE P. CHf:RUBIN DE MAURIENNE Au mois d'avril suivant, le duc écrivait: « A nostre très cher bien aimé et feal, le Prevost de Sales : ... Quant à l'établissement de la Masion ou Refuge de Thonon, mise en avant par le P. Chérubin à Rome, vous en traicterez avec ledict President, et par ensemble avec ledict Evesque, vous adviserez de ce qui est nécessaire que faisions pour icelle>> (1). « Son grand projet (du P. Chérubin), écrit Pératé, serait de construire à Thonon, un séminaire pour l'instruction des jeunes prêtres, et un refuge pour les catholiques persécutés, ce qu'il appelle une cc auberge de vertu)), et il n'en démord point, ne pou– vant croire qu'on lui refuse les sommes considérables qu'il réclame tout naïvement)). (Mélanges d' Archéol. et d' Hist., fasc. V, p. 339.) A cette occasion M. Lavanchy remarque: « Il n'y a rien de surprenant dans ce fait, qu'à défaut de S. François occupé ailleurs par d'autres sollicitudes, le P. Chérubin fût amené à prendre en main et avec ardeur, la poursuite du projet et que, entraîné par son zèle impétueux, enhardi par la bienveillance du pape, par les encouragements et même les ordres de son prince, il ait conclu de concert avec eux à un concept de l'œuvre plus vaste et plus élevé que François ne l'avait lui-même compris... Nous sentons bien que cette appréciation va surprendre beau– coup de nos lecteurs. Elle va, en effet, à l'encontre des idées générales formulées et acceptées jusqu'ici sur ce point d'histoire locale... On regrette d'avoir à opposer la vérité historique aux affirmations aventurées des Chroniqueurs qui, plus épris de la gloire d'une contrée que soucieux d'une critique impartiale, semblent avoir accepté des intentions pour des résultats>> (z). Regrets par trop timides et superflus: jamais le Prévôt de Genève ne s'attribua la fondation de la Sainte-Maison ; il écri– vait au contraire, le 3 Août 1603 : « Je me suis fort peu meslé des affaires de la maison de Thonon jusqu'à présent, néanmoins ayant icy un créancier d'icelle, homme de mérite, et qui est en extrême nécessité, je me snis desja essayé de le faire payé par une autre voye selon les moyens que le P. Chérubin m'avait proposés>> (3). · Inutile de s'attarder à cette question. Des documents extraits des archives vaticanes et reproduits dans L'ltalia Francescana (an. 1935, jase. r) ont clôt tout débat. Il est désormais acquis à l'histoire que le P. Chérubin est l'auteur de la Sainte-Maison. (1) Œuv., t. XII, p. 458. (2) Académie Salésienne, t. XXX, pp. 1, 13, 14. (3) Œuv., t. XIII, p. 215.

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