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:CE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE Altesse tout ce qui m'en semblait, ayant premièrement sceu qu'elle s'estoit laissé porter à quelque sorte de défiance de moy. >>. (r) « ... A mon arrivée, confie notre Saint à la baronne de Chantal, j'ay treuvé des nouvelles qu'on m'a fait une calomnie en nostre court (à Turin), propre à me mettre en la disgrâce de ce Prince qui, des quelque temps en çà, tesmoignoit tant de m'aymer. Et moy, qui ai quelque fois du courage, je me suis fort plaint par une lettre>>. (2) Si donc, comme le remarque avec raison l'historien de l'Église de Genève, malgré toute son éminente vertu, l'apôtre du Chablais fut en butte à d'atroces calomnies, (3) que dût-ce être de son intrépide et audacieux auxiliaire, le P. Chérubin. Le disciple ne pouvait être mieux traité que le maître!. .. Tous deux défendaient la même cause; tous deux partant rencontraient les mêmes impla– cables ennemis, hommes de mauvaise foi, de parti pris, acharnés contre la religion catholique. Or, en cette matière, est-il prudent de croire ceux-ci sur parole ?... Non, la sagesse ne le permet point. Semel malus semper malus. Voilà pourquoi les plaintes portées par Berne et Genève contre les ouvriers de la conversion du Chablais ne doivent être écoutées qu'avec une extrême défiance. En réalité, que reprochaient les protestants au P. Chréubin ? Sa présence en Chablais où ses doctes et chaudes prédications esbranlaient leurs conscz'ences. Le P. Chérubin disait au nonce: « Ces disputes que nous cherchent les ministres de Genève ont pour cause la rage qu'ils éprouvent de ce que nous pressons les peuples de reconnaître l'autorité du Saint-Siége ». Aussi, les Bernois veulent-ils par le moyen des ambassadeurs, obtenir son éloignement. C'est ce que nous révèle une lettre du nonce en Suisse, écrivant au cardinal San-Giorgio, la ro novembre 1598 : « On raconte de grandes choses d'un religieux Capucin dans les États de Son Altesse de Savoie aux confins des Bernois, qui, non seulement par ses prédications pendant les Quarante-Heures, mais encore par ses disputes, prod1J.isait une profonde sensation dans le pays. C'est pourquoi Son Altesse qui l'avait souvent entendu ne voulut pas prêter l'oreille aux ambassadeurs Bernois qui multipliaient leurs instances pour qu'il fùt éloigné>> (4). (r) Œuvres, t. XIV, p. 216, 217. (2) Ibid., p. 227. (3) FLEURY, Op. cit., t. II, p. 245. (4) L'Itatia francescana, an. IX, fasc. VI, p. 633.

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