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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE de bonnes exortations et par la voye des presches et non par commination ny menaces pour ne donner aulcun subject d'om– brage aux circonvoisins ny subject d'altération aussi à ceux de Thonon, bien sçachants que la conjoncture du temps présent ne portait pas que l'on procédast aultrement et que la procédure rigoureuse estoit mal convenable à la disposition des autres affaires que nous avons sur les bras, encore que bien deue à l'obstination de quelques particuliers du dict Thonon qui se ren– dent les plus difficiles ; mais s'ils ont en cecy outtrepassé nostre intention et nos bons avis, leur zèle et leur affection au service de Dieu les en rendent excusables... )) (r) Remarquons-le bien, le duc n'accuse ni le P. Chérubin, ni le président Favre d'avoir « outtrepassé )) ses intentions et ses bons avis, mais il forme une simple conjecture, et rien de plus. Or, étant donné le respect et la soumission qu'avaient pour leur souverain, le président Favre et le P. Chérubin, il n'est pas du tout admissible qu'ils aient « outtrepassé i) ses intentions et ses bons avis. L'eussent-ils même fait que le prince ne le prendrait pas au tragique, lui qui sait que « leur zèle et leur affection au service de Dieu les rendraient excusables)), Quoi qu'il en soit, il est tout à fait certain qu'il n'y a pas un mot, pas une syllabe dans la lettre du prince qui donne à entendre qu'il ait « écrit pour rappeler officiellement à l'ordre le turbulent collaborateur qui a substitué au doux fardeau de la charité les voies de fait et de menaces)>, Pure chicane! On a prétendu que l'apostolat de François de Sales, toujours plein de modération et de mansuétude, ne causa jamais - con– trairement à celui du P. Chérubin-de désagréments à son prince. Qu'il en fut ainsi, nul n'en doute. Mais, si le Prévôt avait été desservi auprès du duc serait-il moins digne de notre estime ? Etre accusé ne signifie pas nécessairement être coupable. Tel est pourtant le cas du Saint: malgré tout il n'échappa point aux morsures de la calomnie. C'est lui-même qui nous l'apprend: « Monsieur, écrit-il, à qui je voudrais estre tous-jours tout ou– vert, consiste en un esclaircissement d'un ombrage que quelque insolent a fait par l'interposition de sa calomnie, entre l'esprit de Son Altesse et moy, comme si j'avais certaine intelligence sur ma misérable Genève, pour y entrer et régner par autre moyen que celui de sa grâce... Le temps, mon innocence... accomodera tout cela: dequoy néanmoins j'ai escrit à Son (r) Rev. Savois., an. 1872, pp. 71, 72.

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