BCCCAP00000000000000000000703

LE P. CHitRUBIN DE MAURlENNE 6r Sion dont l'évêque Hildebrand Riedmatten était un vieillard octogénaire, dépourvu des forces et de l'activité nécessaires pour combattre avec efficacité l'odieuse tyrannie des hérétiques, et c'est à l'occasion de l'insuffisance de ce prélat que le commissaire apostolique déposait aux pieds du Souverain Pontife, ses plaintes respectueuses. Tel est le fait qui, mal appliqué, put donner lieu aux bruits d'une accusation contre saint François de Sales. Ainsi s'efface jusqu'à l'ombre d'une calomnie dont un préjugé devenu général chargeait avec la plus grande injustice la mémoire d'un missionnaire que le grand évêque de Genève honorait de son estime et de son amitié>>. (r) De ce long débat il résulte que la calomnie dont a été chargé le P. Chérubin est non seulement loin d'être démontrée, mais est de tous points inadmissible, tant elle est contraire soit aux circonstances qui l'auraient produites, soit à la sincère amitié del' accusateur et à l'exemplaire fi.délité au devoir de l'accusé. Et la meilleure preuve qu'il en est bien ainsi, c'est la déclaration de Charles-Auguste lui-même. Après avoir raconté les propos du chanoine Médard, la << très-poignante » douleur de son oncle, la patience avec laquelle il supporta ces pénibles choses, sans se plaindre de personne, sa diligence à écrire à Rome, il avoue à la page suivante:« ... Mais la sérénité ne tarda pas de luy arriver, après qu'il eust receu la réponse que Sa Sainteté croyait tout autrement, et qu'au contraire elle lui portait une tendre affection, pour avoir entendu des merveilles de la grandeur de ses vertus, outre la cognoissance particulière qu'elle en avoit ». (2) * * * Les protestants ne pardonnaient pas au P. Chérubin les nombreuses conversions qui confondaient leurs théologiens, et moins encore, ses continuels défis. Ils l'accusèrent de peser sur les consciences, d'user de menaces. A leur instigation, Berne intervint et en écrivit au gouverneur du Chablais: «Nous avons receu advis de certain bon lieu... comme avant quelque temps les subjects de Son Altesse à Thonon ou les principaulx d'entre eulx ont été assemblés en leur maison de ville par ung président à ce député, et commandé soulz peine de confiscation de corps et de bien d'assister aux prédications d'ung certain moynne (r) PÉRENNES, Op. cit., t. II, p. 243. (2) Op. cit., p. 21,

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz