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60 LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE compte de son administration, reçut une lettre du cardinal Matthieu disant « qu'on lui accordait un nouveau délai de dix mois pour sa visite au tombeau des Apôtres, mais que, passé ce terme, il encourait derechef les peines portées par Sixte V. Par sa désobéissance passée, l'évêque avait déjà encouru ces peines dont il s'était fait absoudre)). (r) Dans ces conditions, on s'explique fort bien les motifs qui ont amené le P. Chérubin, c( Commisssaire apostolique et Supérieur des Missions >i, à signaler l'incurie d'un évêque dont souffrait, non le Chablais, mais le Valais. « Il n'est pas absolument prouvé, écrit Dom Mackey O. S. B. que le P. Chérubin ait fait au Saint-Siège ce rapport inexact ; quoique l'affirmation de Charles-Auguste ne semble pas gratuite, et quand bien même cette dénonciation s'expliquerait par le zèle impétueux du célèbre capucin, il ne convient pas de la lui attribuer sans preuves certaines. Le chanoine Médard a pu se méprendre, confondre le Chablais avec le Valais, dont l'évêque Hildebrand de Riedmatten, par son attitude indolente envers le prosélitisme des ministres protestants, semblait alors mériter les justes plaintes de Rome>> (2). D'un autre côté, l'historien Pérennes s'exprime ainsi: cc Charles– Auguste avance que le religieux qui dénonça l'évêque de Genève auprès du pape était le P. Chérubin, ce même apôtre dont nous avons vu les travaux admirables et l'infatigable dévouement dans l'œuvre de la conversion du Chablais, et nous-même avions d'abord répété ce fait, avec la plus grande réserve toutefois, tant il nous paraissait invraisemblable. Un nouvel examen des pièces originales, et surtout les éclaircissements que les Pères Capucins de la Savoie ont bien voulu nous fournir sur un point de l'histoire que tous les biographes ont jusqu'ici dénaturé, ne permettent plus de douter à cet égard. Il existe trop de témoi– gnages écrits de la vive et constante amitié qui unissait l'évêque et le religieux, pour qu'il soit possible d'admettre que celui-ci ait menti de cette sorte à son caractère bien connu de franchise et de simplicité par une dénonciation ténébreuse. Le P. Chérubin remit en effet un rapport au Saint-Siège, non pas sur l'État du dioccèse de Genève où il n'était plus alors, mais sur celui de la mission du Valais 01.1 il avait été envoyé... en qualité de commis– saire apostolique. Cette province faisait partie du diocèse de (r) GRENAT, Histoire du Valais, pp. 85, 125. (2) Œuv., t. XIV, p. 42, not.
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