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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE 55 On travaille activement pour obtenir que la ville de Genève ouvre ses portes à l'exercice du culte catholique au moyen de l'Interim. A ce propos, le Prévôt informe le nonce que «Le R. P. Chérubin a plusieurs vues spéciales et bonnes sur ce sujet; je suis sûr qu'il les communiquera à votre Seigneurie Illustrissime et Révérendissime, partant je la supplie de les prendre en grande considération>>. (r) L'évêque de Genève abonde dans le sens du Prévôt et supplie le Pape «de maintenir à Thonon le P. Chérubin que ses supé– rieurs veulent envoyer en Bourgogne au Chapitre général de l' Ordre et de là en Italie >>. François, enfin, a tant de considération et d'affection pour son auxiliaire qu'il le reçoit à sa table et sous son toit au manoir paternel:« Le R. P. Chérubin est ici avec nous depuis deux jours, attendant des nouvelles d'Annecy 1). Il y a plus : en d'importantes circonstances, le P. Chérubin est, en chaire, le suppléant du Prèvôt de Genève. «Un jour, raconte son neveu Charles-Auguste, le Prévôt est attaqué d'une fièvre continue et si violente que par l'espace de sept ou huit jours on n'espérait pas beaucoup de sa vie ; dont certes les pauvres catholiques de Thonon receurent une affliction très grande; et le révérendissime évesque de Genève, ayant apris cette triste nouvelle, en prist incontinent le lict. Cependant l'apostolique François pria le P. Chéubin de vouloir tenir sa place, puisqu'il avait desja esté le compagnon de ses travaux; et lequel prescha le caresme à Thonon, comme il avait desja fait l'advent, avec beaucoup de fruits)), (2) Cependant, il s'en faut que tous apprécient comme François de Sales l'inlassable dévoûment de son collaborateur; il en est qui le blâment sans pitié et leurs critiques téméraires l'humilient profondément. Il ne peut s'empêcher d'en faire part au nonce, son seul juge. « ... Il m'arrive ici même (à Chambéry), un peu d'ennui, parce que quelques personnes d'autorité, même des ecclésiastiques, blâment nos disputes et conférences avec les ministres et de plus les empêchent pour certaines raisons hu– maines, en disant faussement que Votre Seigneurie le trouve mau– vais et a écrit en ce sens à S. A. Je sais bien le contraire, puisque c'est elle-même qui nous encourage. Tout cela serait peu de chose, si avec ces paroles on ne mettait pas obstacles auxbonnes œuvres... Monseigneur l'évêque et M. le Prévôt de Genève ont communi- (1) Ibid., t. XI, p. 339. (2) CHARLES-AUGUSTE DE SALES, Histoire du B. François de Sales, t. I, p. 195.

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