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50 LE P. CHÉRUBiN DÈ MAURIENNE P. Chérubin alla à Chambéry supplier le duc de Savoie d'autoriser la célébration des Quarante Heures à Thonon ; que le prince accorda non seulement ce qui lui était demandé, mais s'offrit encore à fournir tout ce qui serait nécessaire ; qu'il donna des ordres au gouverneur de la Province, et aux principaux officiers, pour que tout, en la circonstance, fût exécuté au gré du P. Ché– rubin, « ainsi a nom ce dévot Capucin, lequel, porté d'une ardeur incroyable à l'accomplissement d'un si saint ouvrage, n'épargnoit aucun soin, aucun travail, ny diligence aucune pour en advancer les préparatifs)). (2) Mais, il ne s'en tient pas là: sans trève ni repos, à l'église et sur les places, il prêche, élève la voix, et, avec preuves à l'appui, confond l'erreur. Les hérétiques grincent des dents et se bouchent les oreilles. Les catholiques, eux, applaudissent au triomphe de la vérité. Un témoin - le mé– decin du duc - écrivait au nonce: cc ••• Ce prélat, Mgr de Granier et son Prévôt, appelé de Sales, se sont donné beaucoup de fatigue pour cette sainte entreprise. Le P. Chérubin, qui pendant ces Quarante-Heures est celui qui porte vraiment <c le poids du jour ll, a prêché plusieurs fois avec beaucoup d'onction une action admirable et une grande élévation de pensées, à l'entière satis– faction de Son Altesse, du Légat et de toute l'assistance l>. A son tour, le nonce communique sa joie au cardinal Aldobrandino : « Pour la consolation de Votre Seigneurie Illustrissime, il m'a paru bon de lui envoyer la lettre ci-incluse que m'a écrite M. Labetto, médecin de S. A. Elle verra combien fructueusement travaillent en ce pays le P. Chérubin, capucin, et le digne Prévôt de Genève )>. (3) Pour conclure, rappelons quelques impressions sur les fruits des Quarante Heures. Citons d'abord François de Sales: il s'exprime ainsi dans une lettre au nonce: « L'heureuse récolte de plusieurs milliers d'âmes qui s'est faite ces jours passés dans ce bailliage de Thonon nous a donné une incroyable consolation: elle aurait été au comble si la lettre de Votre Seigneurie, reçue aujourd'hui (13 octobre) par le P. Chérubin, était arrivée à temps... Je ne parle pas du P. Chérubin qui est si heureux jusqu'à présent que, n'était la fatigue très grande qu'il éprouve, il croirait que Thonon est un paradis, en voyant tant de conversions et le fruit de ses sueurs arrivé à maturité )). (r) (r) Ibid., 55. (2) Etud. Francise., an. 1899, vol. 2 ; p. 191. (3) Ibid.

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