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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE 49 Ce prélat, escrivant par l'ordre du Duc au Pape Clément VIII, affirme que le P. Chérubin, considérant les progrès que l'on faisait dans Tonon par les prédications fit exposer l'oraison des Qua– rante-Heures, visa tanta propagatione, reverendissimus Pater Cherubinus devotiones et preces Capuccinorum more quadraginta horarum indixit... Il s'étend sur les processions affluant de divers endroits pour satisfaire leur piété. Il remarque expressément dans cette relation que la ferveur et la dévotion de ceux qui les composaient donna les dernières atteintes à tous les cœurs des Chablaisiens et les disposa à un subit et véritable changement, ut in momento immutatum videretur. Cette réflexion, poursuit notre historien, est si essentielle à mon sujet et si nécessaire à l'histoire de nos Missions que j'ay cru devoir la remarquer. Les autheurs modernes qui ont escrit de la conversion du Chablais ont parlé des deux oraisons des quarante heures qui furent exposées à Tonon, mais d'une manière si peu conforme que, pour unir et rassembler les divers traits qui en peuvent former une idée nette et correcte, je me sens obligé de rapporter un peu au long les sentiments d'un autheur contemporain qui fit une relation très exacte de tout ce qui se fit dans ces deux actions. Son livre, dont on n'a pas supprimé toutes les copies, fut composé à Tonon et imprimé la mesme année à Chambéry, chès Claude Pomard, l'an 1598, sous ce titre : « Agreable nou– velle à tous les bons catholiques de la volontaire conversion de la plus grande part du duché du Chablais et lieux circonvoisins de la ville de Genève à notre sainte Foy et religion catholique, aposto– lique et romaine. Il descrit si au long et si en détail, dans cet ou– vrage fait exprès, que je ne ferais guères que de le transcrire dans ce qui regarde précisément nos missionnaires, afin qu'il demeure constant que j'évite les choses tant soit peu douteuses et me renferme dans les choses incontestables ; car il est clair qu'il n'y a point de voye ny pl.us seure ny plus naturelle pour trouver la' vérité que de s'arrêter au témoignage positif d'un té– moin oculaire, qui a escrit ce dont il était informé par lui-mesme, n'y ayant pas d'app<,1-rence qu'il soit coupable d'advancer des faussetés de fait dans un temps et dans un lieu où il pouvoit être démenty par une infinité de personnes qui auroient assisté à ces deux actions » ( r) . Or, l'auteur précité affirme« qu'au mois de juillet dernier>>, le (1) Hist. abr., pp, 53-54, passim. 4

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