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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE hérétiques, et les assura qu'il informerait le Pape et le Sacré– Collège des grands fruits qu'ils avaient produits ». Sa Sainteté, exactement informée par son Légat, lui écrivit d'ordonner au P. Chérubin de rester à Thonon. Le 28 octobre 1598, une lettre du Nonce enjoignait au P. Chérubin de continuer son apostolat dans la capitale du Chablais et de ne s'en éloigner qu'après avoir reçu un ordre formel de Sa Sainteté. (r) Peu avant de quitter le Chablais, le Légat écrivait au cardinal Aldobrandino: « Je suis à Thonon; je vais partir dans deux heures, et par le Valais, .rentrer en Italie... Tous les villages des environs sont pleins de cette infection (le calvinisme) ; mais par les travaux d'un P. Chérubin, capucin, d'un prêtre séculier (François de Sales), et de l'évêque de Genève, avec l'appui de la piété de son Altesse, les habitants reviennent en foule à la foi catholique; et pendant mon séjour ici, j'en ai absous environ 400... Un grand nombre était venu auparavant, d'autres vien– dront ensuite. C'est une grande consolation de voir tous les jours les communes environnantes ériger de nouveau ou préparer des croix, et de grandes foules de peuplé venir en procession adorer le Saint-Sacrement». (2) Cependant, bien que closes, les Quarante Heures ne cessè– rent pas d'avoir de salutaires effets. Pendant la première quinzaine d'octobre qui suivit, des groupes nombreux et des paroisses entières arrivaient encore à Thonon pour abjurer l'hérésie. Parmi ces dernières, Margencel, portant la croix que leurs ancêtres avaient soustraite aux profanations des Bernois, édifia profondément. Aussi, le P. Chérubin ne manqua pas l'occasion d'adresser aux nouveaux convertis ses félicitations et ses encouragements. Les saints espoirs du zélé missionnaire sont devenus des réa– lités. Grâce à la présence de Jésus-Eucharistie durant les Qua– rante Heures, la vérité et la paix règnent en Chablais: les habi– tants n'ont qu'un cœur et qu'une âme. Les signes en sont si évidents que, rapporte le P. Charles de Genève, « Messire Jean– François Berliet, archevêque de Tarentaise, (3) attribue l'entière conversion du Chablais, à ces oraisons que le P. Chérubin fit exposer par deux fois dans Thonon... (1) Hit. abr., p. 69. (2) L'Italia Franoescana, an. il:K, fasc. 6, p. 619; Etudes francise., an. 1899, vol. I, p. 674. (3) Il avait été, avant s:m e:itrée da:is le clergé, conseiller d'État et premier président de la Chambre des Comptes de Savoie ; il fut nommé archevêque de Tarentaise, ambassadeur à Paris; il mourut à Moûtiers en 1607.

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