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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE une multitude incroyable, accourue de toutes les provinces voi– sines. « Je ne m'arrête pas à descrire le détail des ornements des rues et des places publiques, avertit le P. Charles de Genève... il suffit de dire pour mon dessein que la décoration en fut mer– veilleuse en machines, portiques, fontaines, piramides et arcs de triomphe. Tout y fut illustre et ingénieux... << Enfin, ajoute-t-il, la musique, les trompettes, les violons, les tambours et les décharges de l'artillerie donnèrent des témoi– gnages de la dévotion et de la joie publique. Le légat et Son Al– tesse Royale étaient (dans l'église Saint-Augustin) sous un grand dais de drap d'or frisé, et les Prélats assis de rang, aux formes de l'église. Le P. Chérubin ayant reçu la bénédiction du Légat monta en chaire, et, ayant pris pour texte ce verset du psaume 105 : Quis loquet11-r potentias Domini, auditas faciet omnes laudes ejus ? il fit la première prédication avec un zèle et une vigueur qui furent admirées du Légat, et avec l'applaudissement de tout son auditoire. Saint François de Sales fit la seconde sur ces pa– roles de Notre-Seigneur: Caro non prodest quidquam (Joan. 6), avec autant de piété et de force que d'éloquence et de bonne grâce». Pendant la matinée, plus de dix mille pèlerins vinrent succes– sivement, et dans un ordre parfait, adorer le Saint-Sacrement exposé dans l'église Saint-Augustin et gagner l'indulgence plénière accordée par le Pape. Dans l'après-midi, le Légat, acccompagné du duc, retourna à l'église Saint-Hippolyte, pour y recevoir l'abjuration de plu– sieurs paroisses, « qui comparurent en corps et demandèrent d'être réconciliées et réunies à l'Église catholique ii. _A peine ces abjurations étaient-elles achevées, qu'arrivèrent de diverses localités éloignées du Chablais, cinq ou six cents personnes suppliant le Légat de les absoudre et de les ramener au bercail. Le lendemain, second jour d'Octobre, le duc entendit la messè du P. Chérubin, et en reçut la sainte communion; il était revêtu,. comme dans les grandes cérémonies, du collier et du manteau de l'Ordre de l'Annonciade. Le P. Chérubin, tenant entre les mains la sainte hostie, il tira de son cœur avant la communion un discours pathétique qui toucha jusqu'aux larmes tous les assistants >J (I). « Il avait coutume de bien dire, remarque un (r) HAMON, Op. cit., t. I, 328; TRUCHET, Op. cit., p. 156.

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