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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE 45 ration solennelle du ministre Pierre Petit, qu'assistait le P. Ché– rubin, « principal auteur de sa conversion>>. (r) Après lui d'autres convertis vinrent à leur tour abjurer le protestantisme. Mais laissons parler un témoin, c'est le sieur Labetto, médecin du prince, qui informe le nonce de ce qu'il a vu : ... « Je manquerais trop aux devoirs qui me lient à Votre Seigneurie, si je ne lui rapportais pas ce qui s'est passé ici le premier de ce mois. En présence de son Altesse et de Mgr le Cardinal Légat, un ministre des hérétiques et cinq gentilshommes, convertis par le P. Ché– rubin, capucin, ont spontanément fait leur abjuration publique; dans son discours, le ministre a non seulement détesté toutes les hérésies, mais encore. il a, avec une profonde émotion, demandé pardon à Dieu et au peuple de la fausse doctrine qu'il a enseignée. L'après-midi, les syndics de la ville firent de même; l'église était pleine d'hérétiques. Le lendemain et hier, il y eut encore des abjurations. Aujourd'hui, un autre ministre est spontané– ment rentré dans le sein de l'Église catholique. Le premier de ce mois ont eu lieu les Quarante Heures avec un si grand con– cours des populations voisines et de tant de confusion pour les Genevois et les Bernois que l'on peut dire en toute vérité : « c'est le Seigneur qui a fait ces choses et elles sont admirables devant nos yeux>> (2). Le chant solennel de l'action de grâces couronna cette céré;. monie. Aussitôt après commença la messe solennelle, célébrée par l'évêque du diocèse et merveilleusement exécutée par les musi– ciens des deux chapelles du Légat et du duc de Savoie: elle fut suivie de la procession qui ouvrait les Quarante-Heures. Rien de plus magnifique que cette procession: la piété semblait y avoir déployé toutes les ressources pour donner à la cérémonie l'intérêt de la nouveauté et de l'extraordinaire. Toutes les rues par où devait passer Jésus-Hostie étaient ornées de tapis, de tableaux et de verdure. L'ostensoir, qui contenait le Saint– Sacrement, étincelait de perles et de diamants; derrière le dais que portaient d'un côté le prince et son frère, de l'autre les Avoyers de Fribourg, marchaient le cardinal légat, accompagné des autres prélats, les gentilshommes et officiers de la cour, les bourgeois de Thonon nouvellement convertis; et, après eux, (r\ TRUCHET, Op. cit., p. 153. (z) Etud. Francis., an. 1899, vol. z, p. r90.

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