BCCCAP00000000000000000000703

44 LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE CHAPITRE VIII SECONDES QUARANTE HEURES DE THONON « La réitération des Quatante-Heures >> provient de ce que le· duc ne put assister en personne à celles que l'on venait de célébrer. « Nous dépeschames hier un courrier au P. Chérubin pour le prier de différer les Quarante-Heures jusques au (28) du présent qui sera justement le jour de son arrivée (du cardinal légat) à Thonon)). (r) Il revenait de France où il avait conclu le traité de Vervins mettant fin aux guerres de religion. Sur ces entrefaites, le comte Ripa écrivait au nonce: « Son Altesse est en bonne santé. Elle devait se trouver à Thonon près de Genève, pour recevoir l'Illustrissime Caràinal Légat, qui s'est décidé à prendre la route du Valais et du Simplon pour entrer en l'État de Milan... Son Altesse a été très heureuse d'avoir l'oc– casion de voir sa Seigneurie illustrissime et de lui rendre service, d'autant plus que sa pré$ence à Thonon arrive tout à fait à propos pour autoriser les actes du bon Père Chérubin, qui a fait décider la tenue des Quarante-Heures à Thonon même. Les habitants du pays, les étrangers, des paroisses entières y accourent en procession; des hérétiques, des ministres mêmes de Genève y viennent faire l'abjuration publique à laquelle ils ont été préparés par ce Père et d'autres missionnaires, à la gloire de Dieu et au grand profit des âmes>>. (2) Le prince de l'Église vint en effet et fut accueilli à une lieue de Thonon, par deux évêques et un nombreux clergé. Aux portes de la ville, le souverain l'attendait avec ses gardes et toute la noblesse. Le cortège se rend à l'église pour adorer N.-S. ; puis accompagne le légat à son hôtel. Pendant ce temps s'achèvent les préparatifs à l'église Saint– Augustin où auront lieu les Quarante Heures. Le 1er octobre, au matin, le duc alla prendre à l'Hôtel de ville, le cardinal Légat et le conduisit à l'église Saint-Hippolyte, splendidement décorée, où l'attendaient les notabilités. La foule du peuple était telle que l'église, bien que spacieuse, ne put en contenir qu'une faible partie. Devant le grand autel, le visage tourné vers l'assistance, le Légat, assis, revêtu des ornements pontificaux, recevait l'abju- (1) Œuv., t. XI, 451; Etud. Francis., an. 1899, t. I, p. 673. (2) Etud. Francise., an. 1899, t. I, p. 673.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz