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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE. 41 vivement l'entière et prompte réalisation. Il ne restait plus qu'à obtenir l'autorisation du duc de Savoie. (( Le P. Chérubin•.. autant vivifié d'esprit et de zèle; que mortifié de corps et d'habit, fut envoyé à Chambéry au mois de juillet, pour faire agréer à son Altesse ce dessein. Sa prudence lui suggéra un motif plausible, qui était une action de grâces, et une réjouissance publique pour la paix de Vervins... fraîchement publiée, et, de fait, quel témoignage pouvait-on donner plus à propos en ces occasions >> (r) que de célébrer à Thonon, capitale du Chablais, l'oraison des Quarante Heures ; occasions uniques pour exhorter le peuple à la piété, replanter le glorieux étendard des chrétiens et redresser partout le signe de notre Rédemption. (< Son Altesse accorda au P. Chérubin, plus qu'il ne demandait, lui offrant très libéralement tout ce qui estoit nécessaire pour cette Oraison qu'il désirait que l'on fît avec telle solennité et appareil que l'esclat extérieur servît à esclairer les ténèbres de l'hérésie, qui règnait enco.re si fort dans Thonon, qu'à grand peine y avait-il de catholiques que les Officiers de son Altesse». (2) Le prince fit plus que de montrer une royale complaisance, il écrivit (< au Gouverneur de la Province et aux principaux officiers, leur commandant expressément de contribuer à ce qui serait nécessaire... Il y envoya son tapissier avec une riche tapisserie à liste de drap d'or et d'argent frisé, pour orner un beau et gr8:nd oratoire de charpenterie, que le P. Chérubin fit dress~r » (tf, et, a~x ordres duquel chacun devait effectuer tout ce qui serlt reqms. (( Le Pape Clément VIII, qui estimait beaucoup le P. Chérubin, lui envoya, avec la bulle de l'indulgence plénière, une bonne somme d'argent pour contribuer à une partie des frais que l'on était obligé de faire dans cette occasion» (4). Les évêques de Genève, de Lyon et de Lausanne publièrent dans leur diocèse l'indulgence attachée aux Quarante Heures. Les protestants eux-mêmes ne furent pas oubliés en la cir– constance. (( Pour y convier les ministres de Genève et du Canton de Berne, le P. Chérubin délivra à Louis Viret, ministre de Tonon, le sauf-conduit que Son Altesse avait donné pour la seureté de leur personne, et fit sommer derechef le professeur de Genève de venir continuer la dispute qu'il avait abandonnée. (r) P. BONIFACE CONSTANTIN, Op. cit., p. I8I. (z) Ibid., p. r8z. (3) op. cit., p. 182. (4) Hist. abr., p. 56.

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