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LE P, CHÉRUBIN DE MAURIENNE arrivé, vers la Semaine Sainte, d'être assailli bien terriblement, vu mes faibles forces, par des ministres de Genève, qui à l'impro– viste sont venus à Thonon me trouver dans la maison où j'étais logé par l'ordre de M. le Prévôt de Sales. Ils ont commencé la dispute en présence de plus de 200 hérétiques. Dieu a voulu que se trouvât là M. D'Avully que Votre Seigneurie connaît pour un gentilhomme très distingué. Il m'a conseillé de ne pas fuir le combat à cause du scandale; car ils voulaient par cette attaque couvrir l'échec de la conférence de l'an passé. Donc je me jetai dans les bras de la miséricorde divine et fis le peu que je pus, comme Votre Seigneurie pourra le voir par les écrits que je lui envoie quoique très incorrects; toute la dispute a été faite en latin, je tâcherai de lui envoyer le reste une autre fois. Je ne trouve pas facilement des écrivains, ce qui me gêne beaucoup, parce qu'étant occupé de diverses façons, je ne puis écrire comme je le désirerais. Je supplie Votre Seigneurie de faire examiner ces écrits par des théologiens et corriger tout ce en quoi je pour– rais m'être trompé; je me soumets en tout et pour tout à la sainte Église. Ces disputes que nous cherchent les ministres de Genève ont pour cause la rage qu'ils éprouvent de ce que nous pressons les peuples de reconnaître l'autorité du Saint-Siège; aussi un de leurs blasphèmes est de nous appeler les fauteurs de l'Antechrist Romain... Il y. aura de la besogne pour résister à ces ministres, qui de leur côté mettent dans leurs livres tout ce qu'ils peuvent trouver de meilleur; si nous ne répondons pas aux leurs, ils vont se vantant que nous ne savons pas que leur répondre. Une des choses qui nous donne le plus de travail et d'ennui, c'est qu'ils ont tous nos livres catholiques et que nous sommes très pauvres et ne pourrons leur montrer tout ce qui serait nécessaire, car on ne le trouve pas en Savoie... Nous avons surtout besoin d'un imprimeur, parce que nous avons déjà beaucoup de petits écrits, qui sont inutiles si on ne les imprime pas; les ministres au contraire ont tous les avantages et ils font imprimer tous les jours des faussetés et des mensonges. M. d'Avully m'a dit que c'est un préjudice incroyable pour la sainte foi catholique de n'avoir pas un imprimeur ici près de 1• Z"nève, principalement quand on a des disputes et des confé– rences... Quand nous aurons un imprimeur, ceux de Genève auront chaque jour de nos nouvelles>>. (r) (r) Etud. Francise., an. 1899, p. 545.

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