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LE P. C;EIÉRUBIN DE MAURIENNE 37 Cette parenthèse qu'ouvrit en passant le P. Chérubin, ne lui fit pas oublier le syllogisme du subtil professeur. Avec aisance, en latin, et en forme scolastique, il reprit une à une les proposi– tions de l'argument et montra jusqu'à l'évidence qu'elles abou– tissaient à un grossier sophisme. « Ce serait passer les bornes d'un abrégé de vouloir escrire toute cette dispute par le détail; l'original signé et garant est entre les mains du magistrat de Chablais ou dans les archives de la ville de Thonon. Il suffit donc de dire, pour mon dessein que le P. Chérubin rem– porta avec beaucoup de gloire tout l'avantage de la dispute, et que ce faux brave, qui proposait ses pensées d'une manière si fière et si insultante dès l'entrée de la conférence, eut dans la suite tant de chagrin de s'être engagé dans une dispute où il perdoit son honneur et sa réputation, qu'il prit la fuite deux jours après >). (r) Le 17 Mars, le Prévôt de Genève se hâta d'informer le nonce du résultat de la Conférence: « Pendant que j'écrivais, M. le procureur fiscal du Chablais, homme très catholique, est arrivé ici (au château de Sales). Il m'apprend que samedi, 14 courant, quatre personnes vinrent de Genève à Thonon, parmi lesquelles se trouvait un certain Herman Lignarius, allemand, très célèbre professeur de théologie à Genève. Samedi et dimanche il se prit à argumenter et disputer avec le P. Chérubin, en présence d'un grand nombre d'assistants; l'on écrivit de part et d'autre les réponses et les arguments. M. le procureur fiscal m'a communiqué le commencement de cette dispute dans laquelle le P. Chérubin a fait preuve d'une science et d'une dextérité très grandes. J'aurai bientôt, je l'espère, une relation et un mémoire plus détaillés de tout ce qui s'est passé, et j'en donnerai de suite connaissance à Votre Seigneurie. Cet Herman, qui jouit d'une très grande répu– tation auprès des hérétiques, a été appelé d'Allemagne parce qu'on le tient pour très subtil ; toutefois, au témoignage du dit procureur fiscal, il s'est trouvé fort embarrassé avec le P. Ché– rubin». (2) Un mois après l'envoi de la lettre de François au nonce, c'est le P. Chérubin qui, à son tour, lui expose bonnement les circons– tances qui marquèrent sa discussion avec Herman. « ... Il m'est (1) C:f. Hist. abr., 48-50, passim; TRUCHET, op, cit., 78-91 ; Lettre du Seigneur d'Avully, etc.; L'Italia Francescana, Disputa di P. Cherubino da Mariana, an. IX, fasc. IV, p. 429 et seq. où elle se trouve intégralement reprnduite. (2) Œuv., t. XI, p. 325.
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