BCCCAP00000000000000000000703

LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE 35 de Tonon s'étant joints à ces braves savants faisaient environ cinquante personnes. Le ministre de Tonon, à la tête de cette troupe, qui fut grossie de près de 200 personnes du commun du peuple, vint au logis des Pères Capucins, et déclara au P. Chérubin à qui il avait déjà donné avis dès le matin de l'arrivée du profes– seur, qu'il lui amenait du monde pour soutenir la cause de leur religion)), Le samedi, « Maistre Loys Viret, ministre de Tonon )) se rendit auprès du P. Chérubin pour traiter avec lui des conditions dans lesquelles devait se faire la conférence. Le P. Capucin, rapporte d'Avully, (I) respondit qu'il recevoit tous ceux qui le venoyent visiter amiablement et courtoisement. Mais qu'il ne fallait commencer aucune dispute, si on ne voulait persévérer et finir. Et se plaignit de luy, qu'il n'avait encore respondu dans (depuis) deux mois et derny à ses escrits touchant l'article de garder les commandements de Dieu. Il l'exhorta aussi à ce qu'on traitat plustost en particulier qu'en conférence solennelle et publique. Toutesfois pour leur oster le sujet de dire que les catholiques n'ont de quoy respondre, il remit le tout à la volonté du ministre. Un quart d'heure après arriva au logis (2) du P. Chérubin le professeur de Genève, avec un licencié de leur théologie et quel– ques autres, plusieurs escholliers en ladite théologie, le Ministre Viret de Thonon, et grand nombre des apparents. J'y vins (M. d'Avully) aussi, appelé par mon fils de la part du ministre. Le P. Chérubin esbahy de voir aussi grande assemblée s'adresse au Professeur, et lui dit : En quelle façon voulez-vous traicter avec moy, à part, ou devant le peuple. Si vous voulez que ce soit publiquement, il y a beaucoup de conditions à garder. Car c'est chose très importante au salut des âmes, de ne laisser im– parfait (inachevé) ce qu'on entamera (commencera). Vous autres, de Genève m'avez desja failli (manqué) une fois la promesse donnée: vous m'avez invité l'année passée à disputer dans votre ville; et quand l'on vous print (pris) au mot, vous vous <lesdites honteusement. C'est de vous aussi que je me plains à juste occa– sion, et mets les placards en public a fin de vous monstrer le tort que vous avez de fuir le moyen de chercher le salut de pau– vres âmes. Je me juge estre le plus infirme de tous les prêcheurs catholiques et néanmoins me confiant, non en mes forces, mais, (r) Lettre du Seigneur d'Avully, etc. (z) En r598, les Capucins ne possédaient pas encore de couvent dans la pcaitale du Chablais.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz