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22 LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE rables PP. Jean et Chérubin de Maurienne, tous deux initiés à le vie franciscaine en Italie, l'un à Milan, l'autre à Gênes, ne manquèrent. pas, à leur retour en Savoie, de rappeler les tou– chantes solennités eucharistiques dont ils avaient été témoins. Ainsi s'explique l'ardente sollicitude du P. Chérubin pour introduire dans les missions les salutaires et fructueux exercices des Quarante Heures. Du reste, ce que rapporte à cet égard Charles-Auguste; ce que l'on sait des pressantes démarches de notre Missionnaire; des foules accourant de partout à des solennités insoupçonnées ; des conjonctures où la présence du nonce est « tout à fait à propos pour autoriser les actes du P. Chérubin qui a fait décider la tenue des Quarante Heures>>, tout cela indique qu'on les célébrait alors pour la première fois en Savoie. Ce que confirme l'archevêque de Tarentaise écrivant à Clément VIII... « reverendissimus Pater Cherubinus devotiones et preces Capucinorum more quadraginta horarum ind·ix/t )). (Hist. abr., p. 54). Lorsque le P. Chérubin eut reçu les secours qu'il désirait, (< il fit publier dans Annemasse et dans les autres villes et paroisses du diocèse, par ordre de Mgr de Genève que l'on célébrerait l'oraison des quarante heures à Annemasse, le 7, le 8 et le 9 septembre (r597) ; le bruit s'en étant répandu par toute la Savoie, une si prodigieuse multitude de peuple se disposa d'y venir, que l'on compta jusqu'à 30.000 personnes>>. (r) Le Prévôt, bien qu'occupé à Thonon à répondre aux Calvi– nistes, n'eut pas plutôt reçu les lettres du P. Chérubin qu'il s'ingénia à trouver des moyens d'attirer les peuples aux fêtes eucharistiques prnjetées. On avait alors coutume de représenter les mystèrés de notre religion ; François fit de même, estimant que ces innocentes récréations ne pouvaient qu'amener des spectateurs. Et le Saint lui-même, dans la distribution des rôles, ne dédaigna pas de choisir le sien. De son côté, le P. Chérubin, revenu de sa mission, « prépara tout ce qui estoit nécessaire pour la commodité et la beauté de l'action. On avait dressé des tentes à l'entour de l'église presque ruinée, avec des toiles, ais, pilliers, tapis, et autres choses sem– blables, afin de baillier au peuple la commodité d'arrester, si par fortune, il venait à pleuvoir. Le théatre fut érigé en la grande place. Le bruit de ce dessein fut aussi tost espanché par toute (r) Hist. abr., 27.
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