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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE 21 tapisseries et toute l'argenterie de sa chapelle pour orner l'ora– toire où le Très Saint-Sacrement devait être exposé... Mgr le nonce donna deux cents écus d'or avec son agrément, _afin que rien ne manquât à une action dont il attendait quelques grands succès >>. (1) L'évêque de Genève « agréa que l'on commençast la guerre contre les huguenots par l'Oraison des Quarante Heures au village d'Annemasse... et il creut qu'il ne fallait pas penser d'abattre l'hérésie, avec l'épée de la prédication qui n'auroit pas esté prise dessus l'autel. L'evesque voulut y assister et les commencer par la messe, qu'il célébrera dans l'église d'Anne– masse ll. (2) Que faut-il entendre par Quarante Heures? Les Quarante Heures sont une amende honorable, publique et solennelle à Jésus-Hostie exposé sur l'autel. Leur origine est plusieurs fois séculaire ; mais au seizième siècle, elles revêtaient un particulier éclat. Au début, de pieux fidèles venaient par groupes successifs adorer Jésus dans son tabernacle pendant quarante heures de suite et sans aucune interruption en souvenir des quarante heures que le corps du divin Maître passa dans le tombeau. En 1537, à Milan, le P. Joseph de Fermo, Capucin, célèbre pré– dicateur, et son intime ami S. Antoine-Marie Zaccaria, fondateur des Barnabites, eurent à cœur de donner plus de pompe à cette dévotion ; son succès, d'après des traditions autorisées, serait dû surtout à la puissante éloquence du P. Joseph (3). Aux pratiques privées, accomplies jusque là comme en secret, fut substituée l'adoration ostensible de Jésus, à l'autel, sur un trône de gloire, pendant quarante heures alternativement et sans cesser afin de détourner par ce moyen .le fléau de la guerre qui menaçait Milan. (4) De cette ville, les très pieux exercices des Quarante Heures se répandirent d'abord en Italie et, ensuite, en deçà des Alpes. Les Capucins de Savoie en bénéficièrent des premiers, ayant été établis (1575) par le P. Mathias, de la Province de Milan, ardent apôtre de cette œuvre admirable. Après lui, les Véné- (r) Hittoire abr., 27. (2) P. BONIFACE CONSTANTIN, Op. cit., 170. (3) Analect. O. M. C., t. XX, p. 249 (4) CUTHBERT, 0, M. Cap., I Cappuccini, p. 176,

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