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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE r7 CHAPITRE III LE P. CHÉRUBIN DISCUTE AVEC LES PROTESTANTS. Nous avons vu comment la religion nouvelle, dite réformée, s'introduisit à Genève et aux alentours. Elle s'y implanta, non à la rnite d'un choix libre et raisonné, mais par la violence et l'oppression. Les habitants de ces régions s'étaient, les uns, laissés séduire par les prétendues libertés que promettait l'hérésie; d'autres qui semblaient apparemment avoir apostasié, espérant des jours meilleurs, avaient soustrait aux profanations les objets du culte catholique : croix, bannières, vases d'autel et ornements sacrés. N'importe! les hommes consciencieux et droits ont dis– paru. A part de nobles exceptions, la religion des ancêtres était comme ensevelie sous les passions, l'ignorance et les préjugés. Tels furent les obstacles que rencontra le P. Chérubin; il en triomphera, grâce à sa filiale piété envers Celle qui a détruit toutes les hérésies, d'une part, et, de l'autre, parce que sa foi vive lui communiquait la flamme des apôtres. Sa parole animée, convaincante, évangélique, sagement adaptée à des auditeurs préve:::rns contre la religion ancienne, faisait impression sur eux et les disposait insensiblement ert faveur du catholicsime. La Vie du P. Chérubin (p. 32) rapporte : « Bientôt on accourut à ses prédications. Son argumentation était serrée ; son action pleine de feu; tout en lui respirait l'amour des âmes et l'abnéga– tion de soi-même : les catholiques s'en retournaient fortifiés et les hérétiques ébranlés, sinon encore convaincus. En peu de temps on compta huit mille personnes ramenées par ses soins à l'Église cathojque ». « Mgr de Genève, qui se réjouissait infiniment des bénédictions que Dieu avait répandues sur les travaux du P. Chérubin dans le voisinage de Genève, désira qu'il y continuât ses exercices dans un lieu fixe; on choisit la paroisse d'Annemasse, qui n'est éloignée de Genève que d'une lieue de France ou environ (4 kilo– mètres) et fort proche du bailliage de Gaillard, comme lieu très propre et très commode au dessein que l'on avait de ramener et de réunir à l'Église les peuples quis'en étaient si malheureusement séparés. En même temps des lettres patentes étaient remises au P. Chérubin qui l'autorisaient à prêcher dans toutes les églises du vaste diocèse de Genève)) (r596). Un jour, des protestants l'abordèrent. La conversation - on 2

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