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16 LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE Dominicaine, l'autre de la Compagnie de Jésus... et l'Ordre des Capucins envoya de nouveaux aides, moissonneurs intrépides dont chacun par son zèle infatigable réalisait le travail de plu– sieurs. Deux années se passèrent donc de la sorte, quand enfin le Duc... )) (1) Or, ces« deux années)) ne sont autres que celles qui s'écoulèrent depuis l'apostolat collectif des Capucins aux environs de Genève en 1595 jusqu'à leur arrivée à.Annemasse en 1597. (2) Certainement, l'apostolat des Capucins au bailliage de Ternier est de beaucoup antérieur à celui qu'ils commencèrent à Anne– masse. Mgr de Granier écrivant au Gouverneur de Savoie, au début de novembre 1601, lui disait qu'il devait une reconnais– sance particulière aux prédicateurs Capucins à cause «des ser– vices considérables)) qu'ils «lui avaient rendus depuis plus de dix ans qu'ils tarvaillaient dans son diocèse, à la conversion des hérétiques et au rétablissement de la piété)),., Et quand, en la même année, se présentèrent à lui deux nouveaux missionnaires, il les envoya, plein de confiance, au bailliage de Ternier pour achever de le réduire entièrement à l'obéissance de l'Église et consommer ainsi les travaux que le P. Chérubin cc et de quelques autres prédicateurs Capucins qui avaient beaucoup travaillé en ce bailliage et avec un admirable fruit depuis l'an 1595 ii. (3) « Tous, remarque le P. Bonifiace Constantin, S. J., ont travaillé fort heureusement en cette mission ; toutefois le zèle du premier a plus esclaté, et l'a fait reconnoistre pour l'un des principaux instruments du ciel, à ramener ce peuple au bercail de l'Église; ce zèle acquit au P. Chérubin l'admiration et l'amour du peuple, avec la bienveillance du Pape Clément huitième, et de Charles– Emmanuel, duc de Savoie, qui le chérissait singulièrement, et luy en donnait des preuves si particulières, que tout autre que Claude de Granyer en aurait pris de la jalousie; mais outre que l'évêque avait une charité de prélat, et d'ange qui ne scait point estre touché de cette passion, le P. Chérubin marchait avec tant de sincérité, et de respect, et il employait toutes les faveurs des grands, avec tant de fidélité au bien des âmes, à l'avancement des desseins que l'évêque avait pour le Chablais, que ce bon prélat lui en eust désiré davantage. J'ai bien voulu coucher ce peu de lignes à l'honneur de ce grand Religieux, tant pour ses rares mé~ rites, que pour faire voir de quelles gens se servoit l'évêque i>. (4) (r) Œuv., t. XII, p. 233. (2) Ibid. t. XI, p. 236; Charles-Auguste, op. cit., t. I, p. 185. (3) Hist. abr., p. 161. (4) La Vie du Rm• et III"'• Evesque Claude Granier, ~yon MDCXL, p. 167.

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