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LE P. CHÉRUBIN DE MAURIENNE II on le sait, sans résultat; c'était << un vieillard endurci, plein de mauvais fours)). (1) «Alors le bienheureux François, rapporte Charles-Auguste (vol. I, p. 184), voyant qu'il travaillait en vain, s'en retourna à Thonon, et les Genevois, entrans en soupçon de ce qu'il avait faict, luy dressèrent diverses embuches, et baillèrent des gardes à Bèze. Il y en a qui affirment que ce misérable apostat ayant perdu la commodité de traiter avec l'apostolique François, désira depuis longtemps lui parler ; et que mesme il se rétracta de plusieurs choses qu'il avait enseignées ; sur quoi les Genevois disoyent qu'il resvoit: mais que néanmoins en la maladie de sa mort, il les accusa comme coupable de sa damnation. Quoy qu'il . en soit, il y en a qui disent qu'il se repentit en quelque façon)), Notre P. Charles de Genève écrit à son tour: «Quelques jours avant la mort de cet apostat, le P. Maurice (Voir« Les Capucins en Savoie, p. 41) essaya de le résoudre à se réconcilier avec l'Église. Ce malheureux donnait des marques si apparentes de son inquié– tude que le Père crut bien que son âme était cruellement agitée par les craintes des jugements de Dieu, sans pourtant qu'il témoi– gna vouloir se convertir ; car pour se démêler des raisons du P. Maurice qui le pressait, il se contenta de lui dire qu'il avouait ou que l'on errait dans la papauté ou qu'il était malheureusement abusé; après quoy il luy dit par deux fois: «Allez en paix et priez Dieu pour moi))... Nos manuscrits disent néanmoins qu'il donna quelques marques de vouloir mourir dans l'union de l'Église catholique, et qu'il se rétracta quelques jours auparavant en présence des seigneurs et des ministres de Genève)) (2). (Hist. abrég'. des Missions, p. 168.) Plus loin (lac. c1't., p. 197), le même Chroniqueur inscrit le fait suivant: « Une femme âgée de soixante et douze ans dit à nos Pères, à la mission que l'on fit à Mieussy en Faucigny l'an 1643 (soit 37 ans après la mort de Bèze), qu'elle avait servi dans la maison du ministre Bèze à Genève et que luy ayant demandé quelques jours avant sa mort, quelle religion elle devait suivre, (1) Théodore de Bèze, qui devait être une des colonnes du protestantisme, naquit à Vézelay, en Bourgogne (1519). Les écrits d'une jeunesse orageuse l'ayant conduit à l'apostasie, il se rendit à Genève où il devint l'auxiliaire infa– tigable, puis le successeur de Calvin. Il mourut à Genève le 13 Octobre 1605. (2) Mais, comme le remarque l'historien Rohrbacher, Bèze étant mort « au pouvoir des Calvinistes, il est difficile de savoir au juste ce qu'il en est». M. l'abbé Fleury, si bien renseigné, dit: « Rien ne prouve que Théodore de Bèze ait sérieusement voulu revenir à la foi de ses pères» (Hist. de L'Égl. de Genève, t. II, 166).
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