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186 FREDEGAND CALLAEY O.F.M.CAP. origines la doctrine de l'Eglise, emporta facilement les suffrages des hommes d'étude romains, sensibles avant· tout à l'esprit critique, à la valeur des sources et à la haute tenue littéraire de ·cet ouvrage. Dans les mêmes milieux romains, on s'empressa de reconnaître le mérite scientifique de l'édition des Opera Leo– nis Magni par Quesnel (1675) malgré ses commentaires galli– cans, ainsi que des collections canoniques qui y furent insérées par ses soins. De ces deux écrivains, on peut rapprocher, autant pour la science patristique que pour l'entêtement janséniste et l'opposition antirégalienne, Gabriel Gerberon, l'éditeur des Oeuvres de S. Anselme (1675) 2 • Sans doute, la fâcheuse réputation doctrinale que ces trois auteurs s'étaient obstinément acquise, a nui au rayonnement de leur influence littéraire. Il n'en fut pas de même pour plu- ,sieurs autres maîtres de la science ecclésiastique française, dont les travaux sur l' Antiquité chrétienne et la méthode historique furent reçus comme des moctèles par leurs collè-gues italiens. Le De re diplomatica de Mabillon, ses Praefationes aux Acta Sanc– torum Ord. S. Benedicti, ses études sur la liturgie gallicane et sur les Ordines Romani, sont des chefs d'oeuvre d'érudition pure que n'entache aucune intention suspecte. On peut en dire autant des éditions patristiques grecques de Montfaucon. Mais plus encore que par leurs ouvrages, ces savants influèrent sur les milieux romains par le contact personnel au cours de leurs voyages en Italie et par leur commerce épistolaire fort étendu. Parmi leurs correspondants, citons les cardinaux Bona et To– masi, éminents tous les deux dans le domaine liturgique, Sigardi le secrétaire d'Alexandre VIII et Magliabecchi, le bibliothécaire florentin. D'autres auteurs français étaient fort appréciés à 'Roine: Tillemont, dont le P. Laderchi, le pâle continuateur de Baronius, s'efforça en vain de faire condamner par Clément XII les Mé– moires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siè– cles; le dominicain Alexandre Noël, d'abord loué par Innocent XI (1682), ensuite mis à l'index sous le même pontificat (1684) pour sa façon gallicane d'exposer Je conflit entre S. Grégoire VII et Henri IV dans ses Selecta historiae ecclesiasticae capita. C'est en Italie que cet ouvrage, remarquable pour la connais– sance des sources et la méthode historique, trouva les meilleures 2 E. DAMMIG, Il movimento giansenista a Roma nella seconda metà del secolo XVIII, Studi e Testi, 119 (Città del Vaticano, 1945).
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