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FREDEGAND CALLAEY O.F.M. Cap. LA CRITIQUE HISTORIQUE ET LE COURANT PRO-JANSÉNISTE À ROME AU XVIIIe SIÈGLE Le jansénisme fut tout à la fois une doctrine théologique, une méthode de vie spirituelle et une tentative de réforme en matière de discipline des sacrements, de dévotion et de consti– tution de la hiérarchie. Du point de vue théologique, Rome, où retentissait encore l'écho des ardentes controverses sur la grâce et le libre arbitre (Bafiez et Molina), s'intéressa dès le dé– but à !'Augustinus de Jansénius. C'est ce qui explique comment deux éditions romaines en parurent à neuf années de distance, la première en 1643, la deuxième en 1652, et cela malgré la pro– hibition disciplinaire portée en 1641 par Urbain VIII. Mais plus que la doctrine théologique, 1a tentative j:mséniste de réforme de l'Eglise, dont l'abbé de Saint-Cyran et Antoine Arnauld se firent les premiers promoteurs, trouva bonne audien• ce dans plusieurs milieux ecclésiastiques romains. Cette réforme se réclamait du retour à la tradition primitive, à « la pratique des Apôtres et de toute l'Eglise durant douze siècles:,>, selon la phrase stéréotypée, et par conséquent ne pouvait manquer d'intéresser ceux qui dans la Ville Eternelle recueillaient pieuse– ment les souvenirs de !'Antiquité chrétienne. Non sans quelque humeur, S. Vincent de Paul, écrivant au supérieur de la Mis– sion à Rome, dit d'Antoin-e Arnauld que dans son livre De la Fréquente Communion « il emploie toute l'antiquité pour nous prêcher la pénitence» 1 • Bien plus que le traité De la Fréquente Communwn, une oeuvre basée sur une documentation irréfutable, tèlle que La perpétuité de la Foi de l'Eglise touchant l'Eucharistie (1669-1674), par laquelle Ar'uauld et Nicole prouvaient contre le calviniste Claude que la doctrine catholique de !'Eucharistie fut dès les 1 Lettre à M. d'Horgny, Orsigny, 10 septembre 1648, J. CALVET, S. Vincent de Paul, Textes choisis et commentés (Paris, 1913) p. 137.
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