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Le symbole de la femme chez saint François 259 Cause de salut, Marie enfante le genre humain dans la foi libé– ratrice; elle incarne cette terre de la foi et sa puissance productrice; elle donne un visage à l'Eglise maternelle; figure de la Mater Eccle– sia, elle abrite dans le désert du monde ceux qui, pauvres selon l'esprit, doux, affligés, affamés et assoiffés de justice, miséricordieux aux coeurs purs et artisans de paix, sont persécutés pour la justice; elle leur indique le serpent régénérateur qui, élévé sur le monde, attire tout à lui; elle les enfante à nouve;m dans l'eau et l'Esprit, les destinant à la vie du Royaume éternel. Identifier, sans nuances, la femme au désert de la parabole de François à cette image de la Vierge Marie serait quelque peu rapide. Eût-il voulu être aussi explid.te , le Poverello n'eût pas manqué de préciser ce rapport. L'utilisation volontairement symbolique de l'ima– ge féminine (car il s'agit bien d' «une femme» sans autre rôle défini), et peut-être encore davantage le caractère mythologique du récit dans lequel il insère cette image, indiquent des significations apparemment plus vastes, qui renverraient d'abord aux thèmes plus généraux d'épou– sailles et de maternité. Pourtant il nous a semblé important d'intro– duire cet exposé sur le second personnage de la parabole franciscaine par une référence au visage de Marie; et ce, non seulement parce que la théologie du jour imprègne de mariologie 1~ méditation chrétienne portant sur le symbolisme de la femme, mais surtout parce que la mentalité même du saint impose cette référence initiale. François n'est pas l'homme de l'abstraction conceptuelle. S'il manœuvre avec perfection les thèmès de royauté, de filiation, d'épousailles et de ma– ternité, c'est bien parce que sa méditation s'est perpétuellement re– portée aux images concrètes qui récapitulaient ces thèmes et leur donnaient vie. Il connaît Jésus-Christ roi de l'univers, aussi peut-il mettre ,en scène le personnage du roi mythique. Il en va de même en ce qui concerne le personnage de la femme au désert. « Sœur » Claire et« frère» Jacqueline composèrent avec sa mère les trois paragraphes du livre de la Nature qui lui enseignèrent le visage de Marie. Le témoignage de sa spiritualité montre non seulement combien il a mé– dité ce visage, mais comment l'odentation de cette méditation lui don– nait d'accèder, sans jamais quitter le caractère personnel de Marie, aux significations du langage mythologique de la f.emmè primordiale, mère du salut universel.
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