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290 D. Gagnan pauvreté du Chvi:st. Elles expriment en Jésus chaste, pauvre, et obéis– sant, la puissance du Père qui, pour le salut du monde, le fit essen– tiellement Pauvre: Pauvre sur la croix, de riche qu'il était dans la gloire. Avant même la salutation, un premier symbolisme amène ainsi à penser que François reconnut dans la Pauvreté du Christ la référence fondamentale et le dynamisme de toute sanctification. V:ivre l'Evangile implique la pratique de vertus devenues vivantes et expressives; la pauvreté de la croix est le seul lieu (seul parce « hors de moi vous ne pouvez rien faire» 74 d'où émane la force de vie que donne le Père par le Fils (« de son sein couleront des fleuves d'eau vive » 75 ; et donc le seul lieu où l'homme soit capable d'animer en lui ces vertus. Lorsque les demoiselles saluaient François, elles reconnaissaient en lui la perfection de œ dynamisme de grâce. Parce que passionné du « Christ pauvre et crucifié», François était champion des trois conseils évangéliques, mais en lui ces trois vertus témoignaient de la source vitale qui les animaient: la Pauvreté du Christ. C'est pourquoi le saint avait choisi cette vertu pour épouse; c'est pourquoi en lui elle était belle, vivante et expressive; c'est pourquoi elle était vrai– ment Dame. Pas plus que Celano, saint Bonaventure ne tient à donner l'impression qu'il traduit la vision de François en une explication qui se voudrait univoque. S'il vient de suggérer ce qu'il croit être la compréhension la plus plausible, la plus conforme à la spiritualité du Poverello, il se garde bien de rester sur cette unique perspective. Sans en avoir l'air, en une courte phrase posée là comme par addi– tion, ü ouvre l'intelligence de son lecteur sur une autre répartition ternaire apte à l'entraîner vers des significations non point diffé– rentes mais complémentaires. « (...) resplendissait également en l'homme de Dieu, qui avait cependant choisi de placer sa fierté dans la pauvreté; il la tenait pour un privilège et l'appelait tantôt sa mère, tantôt épouse, tantôt sa Dame» 76 • Mère, épouse, Dame; trois manières d'être de la femme capable d'exprimer la pauvreté du Christ; trois manifestations de cette pauvre– té nommées dans la vie courante; trois représéntations semblables mais séparées, qui se reconnaissaient unies dans la vie du saint sous 74 ln. 15, S. 75 ln. 7, 38. 76 SAINT BONAVENTURE, L. M., 7, 6, Quar. 524, DV 646.
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