BCCCAP00000000000000000000656

288 D. Gagnan humiliation» 69 • Elle est la pauvœté dans son application psycholo– gique. Sainte Charité confond toutes les tentations venant du diable ou de la chair et toutes craintes égoïstes. Dame Charité, inhabitation de !'Esprit-Saint: « (.•.) ce n'est pas un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un_Esprit de force, d'amour et de maîtrise de soi» 70 • Car « Il n'y a pas de crainte dans l'amour; au contraire, le parfait amour bannit la crainte, car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas consom– mé en amour » 71 • Sainte Obéissance confond toute volonté propre et tout charnel attachement et toute charnelle obstination. Sœur Obéissance, puissance du Père; elle -est force de liberté. C'est par !'Obéissance, et l'obéissance pratiquée jusqu'à la mort, que Jésus a libéré la nature huma:ine de ce « charnel attachement» 72 • Commentant lui-même le verset d'une lettre où saint Pierre expose cette puissance de l'obéissance comme force libératrice, le saint conclut sa salutation aux vertus en montrant le mécanisme de cette libération: par l'obéissance, le «corps» redevient soumis à l'« esprit», ainsi qu'il convient à la nature humaine; par l'obéissance l'homme retrouve le lien de fraternité qui ordonne son corps à son esprit: C'est elle qui tient le COfPS mortifié pour qu'il obéisse à l'esprit, pour qu'il obéisse à son frère: C'est elle qui rend l'homme soumis à n'importe quel homme de ce monde, et non seulement aux hommes, mais aux bêtes et aux fauves eux-mêmes, (allusion à l'obéissance du martyr) les laissant disposer de lui comme ils veulent, autant que d'en-haut leur permet le Seigneur 69 Je. 1, 9. 70 2 Tm, 1, 7. - 71 1 ln. 4, 8. 72 Ph. 2, 8. (Maître, qui ordonne toute obéissance).