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Le symbole de la femme chez saint François 285 poser une application de ce symbolisme; ce qu'il fait, 'non sans sou– ligner la convenance de l'interprétation proposée: (...) les frères qui l'accompagnaient (François), considérant ce qu'avaient d'admirable et d'étrange cette ressemblance, cette ren– contre, cette salutation, et cette disparition, virent là, non sans raison, un symbole mystérieux concernant le saint. De fait, ces trois pauvres femmes aux traits si ressemblants, au salut si étrange, à la disparition si soudë.ine, peuvent très bien symboliser la perfection évangélique dont la triple beauté: pauvreté, chasteté, obéissance, resplendissait également en l'homme de Dieu, qui avait cependant choisi de placer sa fierté dans la pauvreté 60 • Il était logique que ces trois femmes, s'adressent à François au nom de Jésus pauvre, symbolisent une triple esthétique de l'Evan– gile puisque celui-ci formule la manifestation du Verbe de Dieu fait chair. En huit sièoles de monachisme et de prédication spirituelle la tradition ecclésiale avait montré comment la pauvreté, la chasteté et l'obéissance composent cette triple beauté de la vie évangélique. Chacune de ces vertus balise une voie royale par où le chrétien ac– cède à la ressemblance du Christ. Sagesse dans le rapport de l'homme aux choses; sagesse dans son rapport à sa chair; sagesse dans son vouloir; trois visages de la Sagesse du Christ, semblables et complé– mentaires, impossibles à vivre de façon séparée; tous trois néces– saires à une juste compréhension de l'Evangile et à une. pratique véritable de ses significations. Il y avait une certaine convenance à ce que ces trois vertus s'adressent à François puisqu'il en était le cham– pion et que toutes « resplendissaient également en lui ». Les témoigna– ges qui retracent l'attention que le saint portait au service des vertus sont trop nombreux pour être dénombrés, mais le poème qu'il écrivit afin de les saluer mérite d'être retenu pour montrer où s'enracine l'interprétation du docteur séraphique. Dans cette prière de louange, le Poverello avait réparti en trois groupes les six vertus qu'il en– tendait chanter 61 : Salut, reine Sagesse, que le Seigneur te garde, avec ta soeur, sainte et pure Simplicité. Dame sainte Pauvreté, que le Seigneur te garde, avec la soeur, sainte Humilité. 60 SAINT BONAVENTURE, L.M., 7,6, Quaracchi, VIII, 524, DV 646. 61 Salutation des Vertus (VB 236, DV 166) nous rapportons ici le poème entier.
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