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Le symbole de la femme chez saint François 281 son fils Pas-Mon-Peuple... etc. 52 • Commentant l'attribution de ces noms phophétiques Ie traducteur de la Bible de Jérusalem écrit: ...le nom propre d'un être révèle son essence (cf Ex. 3,14) ou sa destinée. Déjà les anciens récits aimaient mettre en rapport les événements surnaturels avec les noms de personnes ou de lieux: Abraham, Gn 17,5; Isaac (...). Les prophètes reprennent et ampli– fient ce procédé. Les noms qu'ils donnent à une ville (...) et à une personne (...) sont des noms prophétiques: restant attachés à celui qui les porte comme une 'bénédiction ou une malédicition, ils révè– lent sa destinée ou plutôt le vouent à cette destinée; ils en font un signe (...) plus efficace encore qu'une action symbolique (...) 53 • Il suffit de lire chez Rupert de Deutz 1e passage de son com– mentaire de l'évangile d~ Mathieu où il traite de la vocation des apôtres en fonction de leur nom pour comprendœ combien le moyen– âge avait conservé ce sens de l'appellation sacrée 54 • Commentant d'abord la célèbre péricope où Jésus après avoir regardé Simon lui donne le nom de Pien'.1e, l'Abbé de Deutz traduit chaque nom des apôtres en fonction de leur vocation personnelle. Cette profonde pénétration du nom prophétique dans la nature de celui qui le reçoit explique la réaction de François qui « fut immédiatement ravi d'une joie suprême ». Il ne s'agit pas là d'une tournure de style ,exprimant la satisfaction du saint en réponse à un compliment qui lui eut fait plaisir. François est proprement ravi; il fait l'expérience du rapt divin, cette perception intime et totalement absorbante du don de Dieu; perception qui s'accompagne habituelle– ment chez lui d'un type de joie sacrée, dont il semble avoir le secret. Avant que le caractère mystérieux de ces trois femmes ne se mani– feste par leur étrange disparition, le Poverello avait donc compris qu'il recevait de Dieu, par ces messagères, un de ces noms prophéti– ques qui venait lui « révi1er sa destinée » ou plutôt le vouer à sa destinée». Depuis longtemps déjà il avait décidé de se conformer à la pauvreté du Christ. Pour avoir choisi, aimé, recherché cette Dame, pour lui avoir fait la cour et pour s'être soumis à ses exigen– ces, il savait mieux que quiconque combien elle est cette pauvreté en esprit qui, du cœur de l'homme, travaille à le rendre apte au royaume des cieux et le configure à la béatitude dans l'image du Christ 52 Os. 1, 6-9. 5 3 Bible de Jérusalem, 1956, 990, note h. 54 RUPERT DE DEUTZ, Comment. in Matth., lib. VIII, PL 168, 1485-1486.

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