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Le symbole de la femme chez saint François 277 signifier sa vie religieuse, utilise en un même discours symbolique l'image de l'époque (ou Dame) et celle de trésor caché ou de perle précieuse. Ainsi lors de sa conversion: « Nous avons vu qu'il parlait de trésor caché à son ami préféré»; deux lignes plus loin nous lisons l'affirmation de François: « je vais prendre l'épouse la plus bel– le (...) »; et suit le conmentaire du biographie: « celle qu'il a choi– sie pour guide de sa vie religieuse est bien l'épouse immaculée de Dieu; quant au trésor caché, c'est le royaume des cieux qu'il a cher– ché av,ec tant d'ardeur » 40 • Plus loin, voulant nous montrer comment le saint était « épris de la beauté de cette épouse», Celano transmet la parole du Poverello: « Elle est, enseignait-il à ses fils, le chemin conduisant à la perfection, elle est un gage vous assurant les éternel– les richesses », et il commente en ajoutant: « jamais on ne vit un homme plus avare de son or que lui de sa pauvreté; personne jamais ne surveilla son trésor avec plus de soin qu'il n'en mit à garder cette perle dont parle l'Evar::gile » 41 • Le songe que François racontait au frère Pacifique décrivait la Dame Pauvreté dans ce double symbo– lisme, utilisant ,l'image des métaux précieux pour signifier le dyna– misme de l'image de l'épouse. Car il s'agit bien d'un dynamisme ascensionnel: laissant tomber l'apparence trompeuse du vêtement qui sert à identifier la Dame, les significations partent des pieds de fer pour monter vers la splendeur de la tête en or. Elles rendent compte de la verticalisation de l'homme dont les pieds appartiennent à la terre, façonnés par les dures exigences qu'implique cette appar– tenance et dont la tête appartient au ciel dans l'éclat d'or de la gloire. Installés fermement dans l'axe de la pensévérance les pieds s'élèvent de la terre et constituent un premier rapprochement vers la vérité, ils sont de fer car ce rapprochement n'est pas encore très signifiant et donc pas très esthétique. Par la pureté cette dureté du fer acquiert la transparence du cristal et l'homme s'élève au niveau du ventre. Par la connaissance et la pratique de la parole le cristal acquiert la richese de l'argent et l'homme s'élève au niveau du cœur. Par la contemplation des vérités éternelles l'argent acquiert l'éclat de l'or et l'homme a,rejoint le niveau de la tête dans la gloire du ciel. Alors, il est l'homme sauYé, l'homme en qui se termine l'œuvre créatrice; l'homme vivant et dressé (cf. le symbolisme du séraphin, 40 I C 7 (AF 10, DV 220). 41 II C SS (AF 165, DV 395).

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