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Le symbole de la femme chez saint François 275 extrêmement brillante, se dressait devant toi, terrible à voir. Cette statue, sa tête était d'o::: fin, sa poitrine et ses bras étaient d'argent, son ventre et ses cuisses de bronze, ses jambes de fer, ses pieds partie fer et partie terre cuite» 36 • Commentant cette vision Daniel avait montré comment c'était là un signe de l'histoire à venir de Babylone: la tête .d'or était le royaume actuel de Nabuchodonosor, l'argent le royaume suivant... jusqu'à la fragile composition des pieds qui de– vait entraîner la destruction complète de la statue. Bien que peu glorieux pour 1es frè:œs, un parallèle avec l'avenir de l'ordre pouvait tenter les amateurs de rébus. Refusant .ce parallèle, Celano affirme que si tel avait été 1e sens de la visions, François, comme Daniel, n'eut pas hésité à prévenir les frères: ,, le fait que le saint a refusé d'en dévoiler le sens - il se défiait de l'orgueil - montre bien qu'elle se rapporte à lui; si eUe avait concerné son Ordre, il n'aurait pas gardé le silence» 37 • L'argument n'est pas sans fondements, puisqu'ef– fectivement, il était déjà arrivé au saint d' « expliquer » aux frères réunis une vision qu'il avait eue concernant l'Ordre (notons au pas– sage que François avait raçonté cette vision en soulignant comment seule la charité lui faisait rompre un silence qu'il aurait préféré gar– der 38 ; et ajoutons qu'aucune prophétie du Poverello ne peut s'inter– préter comme annonciatrice d'une fin de l'Ord:œ) 39 • Les sujets de ces deux visions sont donc bien différents; d'un côté, une « statue dres– sée brillante et terr,ible à voir »; de l'autre, « une dame de grande taille, élancée, de formes harmonieuses »; d'un côté !'.empire belli– queux voué à la ruine, de l'autre l'esthétique intime et personnelle de la beauté d'une âme. Cette troisième vision éliminée, Celano reconnaît l'assistance du Saint-Esprit dans les deux premières; autrement dit, toutes deux, bien qu'ayant des sujet,s différents, l'âme de François et son épouse la pauvreté, sont vrai,es et réalisent les significations véhiculées dans le symbole de la Dame. Complémentaires l'une et l'autre, ces deux interprétations explicitent une similitude entre l'âme du saint ,et son épouse, et révèlent l'ordre de cette similitude. Dégager cette logique :œv:ient à cerner l'esthétique de la Dame. Pour ce faire, une méthode 36 Dn 2, 31-32. 3 7 II C 82 (AF 180, DV 417). 38 IC 27. 39 Ceci surtout à cause d'une révélation où le Christ assurait au saint la pérénité de l'Ordre (II C 158).

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