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274 D. Gagnan juste compréhension de ce langage; interprétation que Celano, pru– dent, retransmet d'abord sans cacher sa préférence pour cette ver– sion qu'il estime la plus autorisée: (...) mais je crois que l'on peut accepter sans risque d'erreur l'interprétation qui fut suggérée sur le champ par le Saint-Esprit au même frère Pacifique. Cette dame de grande beauté, c'est l'âme si belle de saint François; la tête d'or, sa contemplation et sa con– naissance des vérités éternelles; la poitrine et les bras d'argent, les paroles du Seigneur qu'il méditait dans son coeur et faisait passer dans ses actes; le cristal inattaquable et transparent, sa tempérance et sa chasteté; le fer, sa persévérance tenace; le manteau sordide enfin, c'est le pauvre et misérable corps dont fut revêtue son âme très précieuse 34 • Mais le biographe sait très bien que le langage symbolique pos– sède une logique qui déborde les cadres de l'explication univoque. C'est pourquoi il ajoute deux autres interprétations communément admises alors qu'il rédige sa legenda: D'autres, assistés eux aussi de !'Esprit de Dieu, ont voulu voir dans cette dame l'épouse du père, la Pauvreté: l'or, disent-ils, représente la gloire qui sera sa récompense; l'argent, les éloges que lui décerne la renommée; le cristal, sa pratique intègre, sans plus de richesses cachées qu'apparentes; le fer, la persévérance fi– nale; Le manteau sordide, c'est le mépris dont la couvrent les hom– mes charnels. La plupart enfin appliquent à l'Ordre lui-même cette vision et calculent à la façon de Daniel ses destinées successives 35 • Cette référence au prophétisme de Daniel présente un double intérêt: elle souligne un lieu biblique non sans rapport avec la vi– sion de François et, elle détruit toute argumentation en faveur de la troisième interprétation. Le début du livre de Daniel raconte com– ment le prophète avait décrit et expliqué au roi Nabuchodonosor une vision mystérieuse qu'avait eue le monarque quelque jours plus tôt: « Tu as eu, ô roi, une vision, voici: une statue, une grande statue, 34 Ibidem. 35 lb. Notons 1c1 que « épouse du père » doit s'entendre comme épouse du père saint François, et non épouse de Dieu le père comme le laisse entendre DV dans sa note 1, et par la majuscule au mot père (ce qui fausserait nécessaire– ment toute l'interprétation!).

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