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266 D. Gagnan figure intime du véritable amour de l'homme à l'image da laquelle est ordonnée tout autre amour de la terre. L'affirmation seigneuriale donnait au saint la possibilité de con– templer sa vision d'un regard ayant accès aux significations dernières de toutes choses. Parce qu'il lui était donné d'entendre Celui-là qui élevé de terre attire tout à lui, le Poverello retrouvait l'axe de la vie de l'Esprit. Dans le souvenir de son baptême, s,es yeux s'ouvraient à la lumière divine et il découvrait (ou redécouvrait d'une manière plus profonde et plus adulte) ce que signifie renaître d'eau et d'Esprit à la vie du royaume éternel. Abandonnant ses projets trop charnels, trop limités par ce qui doit mourir, inintégrables au service total et immédiat de l'unique royaume où il s'entendait appelé, François comprenait alors le sens des images qu'il avait admirées; désormais il épouserait cette fiancée spirituelle, il serait chevalier de la Jérusa– lem céleste. Comment cette fiancée devint la femme du désert? quel– les furent l'histoire et le sens de cette noce? Telle allait être l'œuvre de ses méditations dans la lumière du don divin. Mats déjà, dès cet instant, il agissait et s'exprimait en conformité avec ce choix: (...) il tâchait de s'exprimer symboliquement (...). Les gens croyaient qu'il voulait se marier, et ils le questionnaient: « Est-ce que tu songes à prendre femme, François?» - « Je vais prendre l'épouse la plus belle et la plus noble que vous ayez jamais vue, répondit-il; supérieure aux autres par sa beauté, elle les dépasse toutes en sagesse ». En effet, celle qu'il a choisie pour guide de sa vie religieuse est bien l'épouse immaculée de Dieu 18 • S'associant à la grande tradition monastique, François s'enga– geait envers l'Epouse, Sagesse de Dieu. Séduit par la beauté de la spiritualité chrétienne qui venait de lui être révélée, il avait reconnu en elle la fiancée de son songe; il la choisissait comme unique obJet de son désir. Chassant de son cœur toute autre esthétique qui aurait pu cristalliser ailleurs les forces de son affectivité, il s'appliquait à étœindre cette spiritualité de toute sa personne. Se conformer à son vouloir, s'unir à elle le plus étroitement possible dans ce modèle de perfection que représente l'âme du juste, l'âme fidèle; tel allait être dorénavant son unique souci. Par leur commentaire du Cantique des Cantiques, Origène et saint Grégoire avaient jadis servi cette épouse en dotant l'Eglise d'une 1s IC 7 (AF 10, DV 220).
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