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Auquel déffault néanmoíngs la solicitation des Peres Capucins et du dict sieur fut telle envers tous les Princes et Princesses et clames de la cour et de dix mil escuz de son bien, que promptement chacun y contribuant, il fut faict un tel fondz qu'il raccomoda !e navire !e Régent, du tout abandonné, portant quatre cens tonneaux, embarqua dedans trois cens hommes, les Indiens députez et douze Peres Capucins, ausquelz sa Majesté de rechef. en plein Louvre, donna la foy solemnelle de ranvoyer incontinent ledicte sieur, luy fournissant tout ce qui !ui avoit esté promis. Duque! embarquement la dicte faction Espagnole estonnée et que le dict sieur trouvait de telles ressources, voíant l'affaire si bien acheminée feirent en sorte qu'à son retour du Hâvre de Grâce, apres que sa Majesté eust comrnandé au sieur de Pézieux les lettres de sa Saincteté, que sa Majesté revocqua les lettres jà toutes faictes et pour lesquelles Monsieur le Nonce estait résolu de s'emploier entierement. Le dict sieur se voiant fraudé eut recours aux quatorze mil escuz qu'on !ui avait promis, les solicite avec les Peres Capucins soigneusement, vostre Majesté mesme s'y emploiant, dignement poussé à ung bon et sainct désir, comme feirent tous les plus grands de la cour, tant envers la dicte clame Royne que son cansei! et Mes– sieurs du Clergé, lesquelles offrirent librement d'y contribuer pour– veu que sa Majesté achevast d'effecteur sa premesse, tellement que celuy dépendant du premier, on ne manqua pas de le faire manquer contre Dieu, les seremens et sacrifices exercez dans l'Inde, contre l'honneur de vostre Majesté, le bien de la France, la gloire de la Nation Française et la foy promise; !e tout afin que l'Espagnol triomphast de vostre fort St Lou:s, Port Ste Marie, des Bandieres de France, des François, des Indiens et de la plus importante navi– gation et trafict de la France. A laquelle cruauté inaudite !e dict sieur de Rasilly ne pouvant apporter que des cris des plaintes et des remonstrances inutiles, fut advisé toutesfois par des principaux, de vostre Parlement et off:ciers de Paris d'obtenir seulement de sa Majesté permission de recueillir dans vostre dicte ville les contributions volontaires que les gens de bien pouuaient faire par charité pour ne laisser périr ung te] oeuvre; ce fut Madame la Princesse de Conty, touchée de piété et compas– sion, qui en porta le plais et la parole à la dicte clame Royne, qui lui fut du tout refusé, s'excusant comme elle avait souvent desjà faict [125] 207

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