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la foy et hommages à vos Majestez, pour quérir aussi force soldats et artisans pour défendre et exploicter les marchandises et biens du pays. Ce que !e dict Sieur jugeant du tout nécessaire, apres avoir soigneusement recongneu le grand establissement qui s'y pouvait faire, s'embarque avec les lndiens députez et ung Pere Capucin, quelque saison contraire qui fust de l'hiver et quelque incommodité qu'il eust de vivres, de repasser ce grand traject de roer et revenir en France faire sa légation; ce qu'ayant faict nobstant tant de grands et extraordinaires périlz auroit esté reçeu solemnellement non seu– lement au Hâvre, Montivilliers, Rouen et Paris, mais aussy de vos– tre Majesté et de la dicte clame Royne, vostre Mere, qui apres luy avoir donné audience publique et au pere Capucin, auroit en la pré– sence des Princes, Princesses, et autres officiers de la Couronne, approuvé, loué, gratiffié l'éxécution et compectence du dict Sieur et promis de !uy fournir la somme de vingt mil escuz, somme fort petite pour faire un si grand oeuvre, néantmoins suffisante si elle eust esté délivrée au temps mesme qu'il la demandait, et oultre ce. lettres expresses de faveur vers sa Sa :ncteté pour obtenir ung jubilé pour toute la France et d' exhorter Messieurs du Clergé pour y con– tribuer aussi du leur, comme tous les Princes, Princesses et tous les grands de la cour s'efforcent d' en faire de semblable. Sur lesquelz fondemens ledict Sieur travailla constamment, continuellement et ne vacant à autre oeuvre, avec l'assistance des Peres Capucins, ce qui fut cause que la faction Espagnole voyant les grands progres et advantages que la France pouvait faire en ce pays là, tant pour la retraicte des navires françois que pour le com– merce qui s'y pouvait establir, feit tous ses effortz pour ruyner ceste entreprise et d'autant que la dicte clame Royne pour lors y estoit portée d'ung bon zele et engagée si solemnelkment qu'elle ne s'en pouvait avec justice et conscience s'en retirer; la dicte faction, abu– sant de sa bonté et facilité, feit tant qu' elle fut conseillée de ne four– nir au dict sieur que six mil escuz des vingt mil pour envoyer seule– ment devant les Indiens filleuls de vostre Majesté, avec quelques Capucins et qu'apres on bailleroit les quatorze mil au d'ct sieur avec I' argent du jubilé et du Clergé. Conseil dangereux, contre l'ad– vis et remonstrance dudict sieur, Néanmoins éxécuté pour plus tost faire périr le voiage au hazard du premier pirate que pour l' entre– tenir. 206 [124]

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