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res de vostre Majesté; à condicion qu'au retour, si le desseing s'éxé– cutait, !adiete Dame Royne le recompenseroit et !ui fourniroit à l' advenir tous Ies fruiz qu 'il conviendroit faire pour l' establissemen t parfaict de ceste Colonie. Pour gage de quoy, outre la foy publique, sa dicte Majesté aurait pr:é Sa Saincteté de decerner la Mission à l'ordre des Peres Capucins pour y planter la foy Chrétienne, lui auroit baillé les ban– nieres de France avec sa divise en solemnité dans !e Louvre, en pré– sence des Princes et Princesses, commandé au dict Sieur de les porter courageusement, avec asseurance irrévocable de ne l'aban– donner jamais et avec ordre de construire vng fort dans le premier port avec l'imposition du nom de St Louis en i'honneur de vostre Majesté, et pour le port celuy de Sainte Marie pour sa perpétuelle mémoire; de faire baptiser solemnellement !e navire du nom de Régent et bénir par l'évesque de S. 1 Maio, le plus proxime de l'embarque– ment, les dictes bandieres, et pour plus grande asseurance sa Ma– jesté auroit voulu que le Sieur de Beaulieu-Bouju, personnage assez recongneu par ses mérites fttst agent de ceste Colonie, pour en l"ab– sence du dict Sieur traicter et négoder avec sa Majesté et son con– seil toutes les affaires qui pourraient subvenir; lettres patentes aussi scellées de lieutenant général pour leurs Majestéz avec toute l'auto– rité et puissance requise furent pareillement données au dict Sieur. Leque! sur des asseurances si grandes abandonna sa femme, ses enfants, son bien, sa patrie, pour avec ses deux freres, à la mercy des vents et d'une si Iongue mer, porter !e christianisme pour Ia gloire de Dieu, par le ministere de l'Ordre des Capucins et les estandars et auctorité de vos Majestez, pour Ieur honneur et celui de la France. Ceste sincere et franche action fut tellement assistée de Dieu que Ie dict Sieur, avec l'assistance du Sieur de La Ravardiêre, son compagnon, et de gentilz hommes de qualité et de deux cens bons François, arriva heureusement au port de Maragnan, fut reçeu avec grande joie et affection des habitans, à Ia priere et requeste des quelz Ieur ordonna les Ioix divines et humaynes, prend possession, de Ieur consentement, de leur terre pour vos fvlajestez et exerce sou– verainement sa charge et Ia domination douce et heureuse de la France, sur tout le pays, dont Ies habitans extremement édifiez le prierent, comme aussy firent les Peres Capucins et tous les Fran– çois, de s'en revenir en France, pour quérir force gens d'église, pour planter ]e Christianisme, donnant de leurs députez pour venir faire [123] 205