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service, Dieu favoriza tellement son voyage qu'il prit possess:on du pais au nom du Roy, avec le bon gré et consentement des habi– tants, lesquelz receurent et planterent Ies bannieres de France en leur terre, la donnant à sa Majesté. Ilz en ont rendu tesmoignage encares depuis par ceux qu'ils députerent vers elle pour cet effet et pour la suplier aussy de leur envoyer un nombre convenable de Capucins pour les instruire en la religion chrétienne et les baptizer. Sur quoy vostre Majesté ayant reçeu ces peuples en sa protexion et pour ses sujets, elle fit donner le baptesme et les noms de voz Majestez ausdits députés et puis les renvoyerent en leur pais avec douze Peres Capuchins, pour assurer les Indiens de Ia part desquelz ils estoient venus, et les François qui sont à Maragnam, qu'elle feralt partir dans peu de temps !e Sieur de Rasilly avec ce qui est nécessaire de mener pour l'instruction des dits Indiens establisse– ment de la Religion en leur pais et manutention de la dite colonie. Et d'autant que les François qui sont par delà ont toujours tra– vaillé depuis leur arrivée à Maragnan à la construction du fort S' Lou:s et autres fortifications requizes pour empescher que per– sonne n'y puisse descendre sans leur permission et de déffendre contre tous ceux qui les voudraient attaquer. Ilz sont à cauze de cela fort fatiguez et ont faute d'habits et de Médecins pour les secourir quand ilz tombent malades; mais principalment ilz ont besoin d'a– voir des hommes en nombre sufizant pour donner la commodité aux uns, cependan t que Ies autres garderont l'isle, d 'aIler se rafraichir en la terre ferme et cueillir le fruit de leur Iabeur, comme il se peut infallib!ement, cultlvant la terre ou le betun, le coton, !e ris, le poivre Iong et les teintures viennent bien dez à présent avec bausme et gommes excellentes, oultre ce qu'on y peut faire venir, le sucre, et travailler aux mines d'or et d'argeant qu'on y a trouvées, sans les autres richesses qui s'y peuvent découvrir, le pais estant situé soubz les mesmes lignes qu'elles s'y trouvent. Pour ces raizons, Madame, le secours promis aus Indiens et à !adite Colonie Françoise ne peut plus être différé sans la mettre en hazard et l'isle de Maragnan par conséquent ou sont lesdits forts avec trante cannos et les bannieres de France que vostre Majesté donna audit Sieur de Rasilly pour y porter, desquelles chozes la perte serait extrêmement deshonorable à toute Ia Nation Françoize et particulierement à vos Majestez qui sont dépeintes au naturel dans Ie principal estandar avec cette devize: «Tanti dux foemina facti». Et outre cela elles recevraient {121] 203

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